« Je pense que c’est le bon moment pour son retour. Il est temps, je n’ai pas d’autres arguments à donner. » Ricardo Gareca n’avait pas l’intention de faire de l’agitation ce mercredi devant les journalistes. A tel point que le sélectionneur chilien a semblé moins préoccupé par le retour en sélection d’Arturo Vidal que par la situation inquiétante de son équipe, qui occupe une triste dixième et dernière place des qualifications pour la Coupe du Monde 2026, à un petit point du Pérou. qu’elle affronte ce vendredi auStade Monumental de Lima. Pourtant c’est bien Le roi » qui concentre toute l’actualité du football chilien ces derniers jours, l’annonce de son retour en sélection ayant fait l’effet d’une bombe dans le pays le plus long du monde.
Et pour cause, celui que beaucoup considèrent comme le meilleur joueur de l’histoire de Le Rouge vient d’être rappelé par Gareca pour la double confrontation contre le Pérou et le Venezuela, lui qui n’y était plus invité depuis septembre 2023 et un 0-0 contre la Colombie. Un retour inattendu qu’il doit en grande partie à la cascade de blessures, dont la dernière en date (Williams Alarcón) semblait ne laisser d’autre choix au technicien argentin que de rappeler l’idole du peuple.
“Cet idiot ne regarde pas les matchs”
Il faut dire que la pression médiatique se faisait de plus en plus forte, les plus grands médias du pays réclamant le retour duLe guerrier pour redynamiser une sélection totalement amorphe, bien loin de la hype chilienne de 2015-2016 qui avait remporté deux Copa América d’affilée et siroté les larmes de Léo Messi après les penaltys. Car Arturo Vidal est en très bonne forme : de retour au sein de son club formateur Colo-Colo en janvier dernier, le natif de San Joaquín vient d’emmener son club vers un doublé championnat-supercoupe dont il a été l’un des principaux artisans. Omniprésent, l’écusson le plus stylé du football mondial derrière celui de Marek Hamšík n’en finit plus d’envoyer des tacles destructeurs, lançant des frappes muletières à 35 mètres et portant son balles au péno, le dernier en date face à son rival Huachipato en finale de la Supercoupe du Chili ce mercredi (0-2).
Une forme étonnante à 37 balais, qui rappelle les plus belles heures européennes d’un milieu box-to-box qui a fait les beaux jours du Bayer, de la Juve, du Bayern, du Barça et de l’Inter au cours d’une carrière couronnée d’autant de titres que de tatouages. Avec ses performances XXL, c’est un Vidal en roue libre qui avait protesté en septembre dernier contre sa nouvelle absence en sélection, démystifiée dans les règles de Gareca : “On dirait que cet idiot ne regarde pas les matchs de la Copa Libertadores, il regarde seulement le championnat argentin”ajout « Il doit arrêter d’inventer. Le football est très simple. Le pire, c’est qu’on a l’air pauvre face à ces idiots contre qui on a gagné deux Copas”. Dans ces conditions, il était encore difficile il y a quelques jours d’imaginer un retour du Roi au de l’équipe de toussuggérant plutôt une fin de carrière internationale pour l’homme aux 142 sélections.
Ivresse et escapades répétées
Si Vidal n’a jamais eu sa langue dans sa poche, cette même langue ne traînait jamais loin d’un grand verre de pisco : de toute évidence, Arturo a un réel problème avec l’alcool, une autre raison probablement le désenchantement d’un conservateur Ricardo Gareca, moins enclin à taquiner. De Sampaoli à Chiellini en passant par Bravo, tous ceux qui ont côtoyé l’animal s’accordent à dire que le mode de vie desLe guerrier n’est pas professionnel et tend à expliquer les nombreuses frasques d’un joueur qui fait souvent la une des journaux pour ses malheurs extra-sportifs. Et l’expérience et la maturité ne semblent rien aider : lors de la récente célébration d’un titre de Flamengo complètement gâché, le fantasque milieu de terrain a multiplié ses déplacements en état d’ébriété. La dernière en date, bien qu’elle n’ait pas encore été officiellement confirmée, concerne une plainte pour agression sexuelle présumée devant une discothèque où Vidal et plusieurs de ses coéquipiers profitaient d’une soirée arrosée. Amené à la gare pour un simple contrôle d’identité, Le roi n’a pas encore été inculpé mais pourrait être traduit en justice dans les prochains jours.
Malgré cette énième affaire qui lui colle à la peau, Vidal n’a qu’une idée en tête, relever Le Rouge et poursuivre le rêve de qualification pour la Coupe du monde, qu’il a déjà goûté en 2010 et 2014. Surpris par une convocation à laquelle il ne s’attendait plus, AV23 a semblé quelque peu se repentir en conférence de presse mardi, avouant être “probablement trompé dans ses déclarations envers l’entraîneur »mais en réitérant toute sa soif de victoire : « Le match contre le Pérou va être difficile et chaud, c’est un Clasico. Je vais donner ma vie pour repartir avec les trois points : ça va être une guerre, mais nous n’avons pas peur.. Ricardo Gareca, sous l’influence d’un ultimatum de sa fédération, comptera sur Arturo Vidal pour l’aider à sauver la tête, lui qui envisagerait même de le nommer Le roi capitaine contre le Pérou : c’est bien, c’est exactement ce que demande le peuple chilien.
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