La fête sportive est éclipsée par les effets tragiques de la guerre entre Israël et le Hamas. Après les violences contre les supporters juifs à Amsterdam, en marge du match entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv, le match de football prévu jeudi 14 novembre à 20h45 entre la France et Israël est marqué par une forte tension. Le Stade de France, qui accueille les deux équipes nationales, est placé sous sécurité maximale, avec un système “extrêmement renforcé”, “très inhabituel” pour un match international, selon les autorités françaises.
Compte tenu de l’événement « risque élevé »la préfecture de police de Paris a annoncé le déploiement de 4 000 policiers et gendarmes aux abords et dans le stade, à Saint-Denis, ainsi que dans les transports et dans la capitale. Environ 1 600 policiers sont mobilisés dans le domaine sportif alors que le Raid, une unité de police d’élite, soutient les footballeurs israéliens.
Demandes de transfert ou d’annulation
Au-delà de la question de la sécurité du gouvernement, les dirigeants politiques français veulent démontrer qu’ils ne reculent pas face à l’antisémitisme et au racisme, dans les stades et au-delà. C’est pourquoi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a refusé, le 8 novembre, au lendemain des violences à Amsterdam, de déplacer ou d’annuler la réunion. Le député du Rassemblement national Julien Odoul avait proposé d’organiser le match en Corse tandis que les députés de la France insoumise ont proposé à plusieurs reprises de l’annuler.
« Certains réclament le déplacement du match France-Israël. Je ne l’accepte pas : la France ne se retient pas car cela équivaudrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l’antisémitisme. a écrit le ministre à son sujet Debrecen, Hongrie.
La “dimension symbolique” du match
Rapidement aussi, le 10 novembre, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé qu’il serait en tribunes jeudi soir, car c’est « pour envoyer un message de fraternité et de solidarité après les actes antisémites intolérables qui ont suivi le match à Amsterdam »selon son entourage. Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande seront également présents. Ce dernier, devenu député socialiste, a renoncé à un engagement de longue date pour exprimer son soutien « la dimension symbolique » du match de lutte contre l’antisémitisme, confirme un proche.
Le Premier ministre Michel Barnier sera également présent au Stade de France. « Aucune manifestation d’antisémitisme ne peut être tolérée. Trop d’événements de ces dernières heures, en France comme aux Pays-Bas, rappellent que cette abjection doit être combattue sans relâche, sous toutes ses formes. a réagi sur X, après les attentats d’Amsterdam.
Avec cette démonstration d’unité, les représentants actuels et passés de l’exécutif entendent affirmer leur poids d’autorités morales et politiques dans la défense des grands principes. Alors que le gouvernement israélien invite les supporters à éviter de se rendre à Saint-Denis, le ministre délégué à l’Europe, Benjamin Haddad, assure que « Les footballeurs et supporters israéliens sont les bienvenus à Paris »comme ce fut le cas pour les athlètes et supporters israéliens lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.