Le bitcoin oscille autour des 90 000 dollars jeudi, dépassé pour la première fois du jour au lendemain, tandis que la bourse de Tokyo rebondit, aidée par l’affaiblissement du yen face au dollar.
Bitcoin brille
La plus grande cryptomonnaie par capitalisation s’échangeait à 90 184 dollars vers 02h30 GMT. Mercredi vers 14h30 GMT, il avait franchi la barre historique des 90 000 dollars avant de dépasser les 93 000 dollars peu de temps après. Depuis la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, la valeur du bitcoin a augmenté de plus de 30% d’un record à l’autre.
Le président élu, qui prendra ses fonctions en janvier, s’est engagé à faire une différence aux États-Unis. « la capitale mondiale des cryptomonnaies » assouplir considérablement l’environnement réglementaire et discuter de la création d’une réserve nationale stratégique de bitcoins. Des initiatives conçues pour accroître la demande alors que l’offre mondiale de bitcoins est limitée, ce qui pourrait faire grimper encore les prix.
Le dollar continue de grimper
Le dollar a poursuivi sa hausse dans les échanges asiatiques jeudi, toujours soutenu par la perspective de politiques inflationnistes durant le deuxième mandat de Donald Trump : droits de douane, réductions d’impôts et creusement des déficits budgétaires. Ces derniers devraient maintenir des taux élevés aux Etats-Unis, ce qui renforce l’attractivité du billet vert.
Vers 02h00 GMT, la monnaie américaine s’élevait à 155,91 yens pour un dollar, son plus haut niveau depuis le 24 juillet. Il s’est apprécié par rapport à la monnaie commune européenne, à 1,0554 $ par euro, à des niveaux jamais vus depuis plus d’un an. « Les monnaies asiatiques devraient continuer de s’affaiblir, en particulier avec le resserrement probable des tarifs douaniers américains »ce qui affectera les économies de la région et pourrait inciter les banques centrales asiatiques à réagir en baissant les taux, ajoute Lloyd Chan de la banque MUFG.
Par ailleurs, le yen est particulièrement affecté par l’écart croissant entre les rendements obligataires japonais et américains, qui augmentent en raison de la perspective d’une hausse de la dette américaine.
Reprise prudente de la Bourse de Tokyo
Vers 02H30 GMT à la Bourse de Tokyo, l’indice phare Nikkei prenait 0,10% à 38.761,02 points et l’indice élargi Topix prenait 0,46% à 2.720,93 points. « L’affaiblissement du yen devrait soutenir les actions des groupes exportateurs »qui voient leurs ventes favorisées par le taux de change, soulignent les analystes de Tokai Tokyo Intelligence.
Par ailleurs, alors que la saison des rapports financiers des entreprises japonaises touche à sa fin, « Malgré le ralentissement notable du secteur automobile, les révisions à la hausse des prévisions de bénéfices dominent le tableau d’ensemble »assez pour nourrir « achats spéculatifs »soulignent-ils.
Les marchés chinois sous pression
Vers 02H30 GMT à Hong Kong, l’indice Hang Seng reculait de 0,64% à 19.696,78 points. L’indice composite de Shanghai a perdu 0,26% à 3.430,55 points, celui de Shenzhen a perdu 0,91% à 2.100,46 points.
Les marchés chinois restent assombris par la perspective d’une escalade des tensions commerciales sino-américaines. Après l’annonce de mesures de relance jugées insuffisantes, « Les investisseurs attendent désormais les indicateurs économiques clés en Chine et la publication des résultats des groupes technologiques »dont Tencent et Alibaba vendredi, ont noté les analystes de la Hang Seng Bank.
Les bourses de Séoul et de Taïwan sont également sous pression, après avoir chuté de plus de 2% mercredi, portées par un effondrement des valeurs technologiques, un secteur susceptible de souffrir d’une guerre commerciale. Le géant sud-coréen Samsung Electronics a repris son souffle jeudi (+1,38%) après avoir plongé d’environ 2,5% lors de la séance de la veille, à son plus bas niveau depuis quatre ans.
Effondrement du pétrole
Les prix du pétrole reculent légèrement, dans un marché pénalisé par le raffermissement du dollar – qui rend moins attractifs les achats de pétrole brut libellés en devise américaine – alors que les inquiétudes sur la demande persistent. Vers 02h30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord a chuté de 0,19%, à 72,14 dollars, et son équivalent américain West Texas Intermediate (WTI) a perdu 0,28%, à 68 dollars.