La tragédie du 7 octobre 2023 n’est pas seulement personnelle avec le meurtre et l’enlèvement de mes parents et amis. C’est aussi un avertissement qui souligne l’urgence de lutter contre le terrorisme pour protéger les valeurs démocratiques et laïques dont le Québec est un exemple.
Ce jour fatidique, mes parents, Judi Weinstein et Gadi Haggai, et mes amis du kibboutz Nir Oz, où la paix, l’égalité et la laïcité sont des valeurs fondamentales, se sont réveillés avec ce qui semblait être un samedi ordinaire.
À 18 h 50, cette paix a été brisée lorsque ma mère m’a envoyé un texto m’informant qu’ils se mettaient à l’abri de « centaines de roquettes ». Je lui ai demandé de me faire savoir quand elle serait en sécurité. C’était la dernière fois que j’avais de ses nouvelles.
Ma mère, Judi, était non seulement une mère et une grand-mère, mais aussi une enseignante et une poète qui aidait les enfants et les adolescents traumatisés par les attentats du Hamas à surmonter leur anxiété. Mon père Gadi, musicien de jazz et chef cuisinier, a toujours été pour la justice et l’unité. Ils ont bâti une vie d’amour, de paix et de compassion, des valeurs que défend le Québec.
Mes parents et amis faisaient partie, le 7 octobre 2023, des 1 200 personnes tuées et des plus de 250 otages innocents pris. Dans mon kibboutz, une personne sur quatre a été tuée ou kidnappée, notamment des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Pendant des mois, nous ne savions pas ce qui leur était arrivé. Après 83 jours, nous avons reçu la confirmation inhumaine qu’ils avaient été assassinés et que leurs corps étaient détenus comme monnaie d’échange par le groupe terroriste islamique Hamas.
Mon fils de 8 ans, leur premier petit-enfant, ne cesse de demander : « Maman, s’ils sont morts, pourquoi n’y a-t-il aucune tombe que je puisse visiter ? »
Aucune mère ne devrait répondre à une question aussi inhumaine et aucun enfant ne devrait la poser.
Ramener à la maison nos valeurs communes
Le terrorisme et l’extrémisme sont des menaces mondiales qui attaquent le tissu même des sociétés démocratiques. Il est désolant de constater qu’aujourd’hui, des personnes aux idées radicales comme Charlotte Kates, l’une des dirigeantes du Samidoun – une organisation récemment inscrite sur la liste canadienne des organisations terroristes – se déplacent librement à Montréal en prêchant le chaos.
La présence de Charlotte Kates a également choqué la rapporteuse spéciale des Nations Unies (ONU), Francesca Albanese, qui a décidé d’annuler un discours qu’elle était censée prononcer samedi lors d’une conférence conjointe, pour éviter des polémiques inutiles.
Notre gouvernement doit agir en tenant pour responsables ceux qui permettent à de telles idées de circuler. Nous ne pouvons pas permettre aux groupes terroristes d’opérer ici ou aux idéologies extrémistes de s’infiltrer dans nos communautés.
Ignorer ces menaces revient à éroder les libertés mêmes que nous prétendons protéger.
En nous opposant au terrorisme, nous défendons la mémoire de ceux qui ont perdu la vie et les libertés qui nous sont chères. En nous opposant au terrorisme, nous honorons la vie de mes parents et de ceux qui sont encore détenus.
Nous ne pouvons pas nous arrêter tant que tous les otages, vivants et morts, n’ont pas été libérés et nous ne pouvons pas permettre aux fondamentalistes et à l’entrisme qu’ils promeuvent de remodeler le Québec que nous aimons.
Unissons-nous pour exiger des comptes et ramener à la maison le corps de ma mère canadienne, Judi Weinstein.
Ce n’est pas juste un appel. Ramenez-les à la maison « . C’est aussi un appel à sauvegarder nos valeurs communes.