Au moins 29 morts dans une série de frappes israéliennes au Liban

(Beyrouth) Au moins 29 personnes ont été tuées mardi dans des frappes israéliennes qui ont ciblé plusieurs régions du Liban, dont la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, selon le ministère libanais de la Santé.


Publié à 6h26

Mis à jour à 16h25

Le mouvement islamiste libanais a ouvert le 8 octobre 2023 un front contre Israël en soutien au Hamas palestinien dans la bande de Gaza.

Après presque un an de tirs transfrontaliers, la situation a dégénéré en guerre ouverte le 23 septembre et l’armée israélienne mène une campagne de frappes intenses au Liban.

Celles-ci ciblent principalement les bastions du Hezbollah dans le sud et l’est, mais certaines ont touché des régions où le mouvement n’est pas traditionnellement implanté.

Mardi, dans la région montagneuse du Chouf, au sud de Beyrouth, 12 personnes ont été tuées et huit autres blessées, a indiqué le ministère de la Santé.

L’Agence nationale libanaise d’information (ANI) a précisé que la frappe avait visé un immeuble résidentiel abritant des personnes déplacées ayant fui les bombardements israéliens.

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PHOTO MOHAMMAD ZAATARI, PRESSE ASSOCIÉE

Des personnes se rassemblent dans un appartement détruit dans un immeuble touché par une frappe israélienne dans le village de Saksakiyeh, au sud du Liban, le 12 novembre 2024.

Quelques kilomètres plus au nord, dans la région montagneuse d’Aley, à l’est de Beyrouth, huit personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées, selon le ministère.

Une Source sécuritaire a indiqué à l’AFP que la frappe avait visé une villa où s’étaient réfugiés des déplacés.

Sept morts dans le sud

Au sud du Liban, où l’armée israélienne mène des incursions terrestres depuis le 30 septembre, sept personnes ont été tuées dans des frappes visant les villes de Tefahta et Roumine, selon le ministère.

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PHOTO MOHAMMAD ZAATARI, PRESSE ASSOCIÉE

Bâtiments détruits à Saksakiyeh, sud du Liban, le 12 novembre 2024.

Dans des quartiers quasiment désertés par les habitants, des tirs nourris avaient déjà été entendus, dans le but d’alerter les personnes qui n’étaient pas au courant de l’appel israélien à évacuer, ont déclaré à l’AFP des témoins.

Les frappes ont également visé la grande ville de Nabatiyeh, ainsi que la ville côtière de Tyr, régulièrement bombardée ces derniers jours.

L’armée israélienne a déclaré avoir frappé des « cibles terroristes du Hezbollah » dans le sud de Beyrouth, notamment « des centres de commandement, des sites de production d’armes et d’autres infrastructures terroristes ». […] ».

Par ailleurs, deux personnes ont été tuées dans deux frappes visant la région de Hermel, dans la plaine orientale de la Bekaa, frontalière avec la Syrie, où est basé le Hezbollah.

Le mouvement pro-iranien a de son côté annoncé avoir lancé des missiles sur une base aérienne au sud de Tel Aviv, dans le centre d’Israël, ainsi que des drones explosifs sur une base militaire près de la ville de Nahariya, dans le nord du pays. .

Deux habitants d’une cinquantaine d’années de la ville de Nahariya, dans le nord d’Israël, ont été tués dans une attaque à la roquette, ont annoncé les autorités municipales israéliennes.

Mardi matin, Israël a lancé 13 frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth, selon l’ANI, après un appel israélien à évacuer plusieurs quartiers.

Dans les quartiers quasiment désertés par les habitants, des tirs nourris avaient été entendus peu avant, dans le but d’alerter les personnes qui ne seraient pas au courant de l’appel à l’évacuation, ont indiqué des témoins à l’AFP.

Depuis fin septembre, l’aviation israélienne pilonne régulièrement la banlieue sud, où habitaient entre 600 000 et 800 000 personnes selon les estimations.

L’armée israélienne a déclaré avoir frappé « des cibles terroristes du Hezbollah » dans le sud de Beyrouth, notamment « des centres de commandement, des sites de production d’armes et d’autres infrastructures terroristes ».

Plus de 3300 personnes ont été tuées selon les autorités libanaises depuis le début des affrontements en octobre 2023. La plupart des victimes ont été tuées depuis septembre dernier.

Nouveau point de passage pour l’aide humanitaire à Gaza

Israël a annoncé l’ouverture mardi d’un nouveau point de passage pour l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, juste avant une date butoir fixée par les États-Unis pour l’augmentation de cette aide que des ONG jugent toujours insuffisante.

Washington a pour sa part affirmé qu’Israël n’enfreignait pas le droit américain concernant l’aide humanitaire entrant dans le territoire, mais a appelé à des progrès supplémentaires.

Alors que la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui dure depuis plus d’un an, a plongé Gaza dans une grave crise humanitaire, les États-Unis avaient donné aux autorités israéliennes jusqu’à la mi-novembre pour qu’elles permettent l’augmentation de l’aide à la population du territoire menacée de famine selon l’ONU.

Dans le cadre de cet effort, le « point de passage de “Kissoufim” a été ouvert aujourd’hui pour les camions d’aide humanitaire », a indiqué mardi l’armée israélienne.

Le Programme alimentaire mondial « nous a annoncé aujourd’hui qu’il avait acheminé le premier convoi d’aide » par Kissoufim, a indiqué le porte-parole du chef de l’ONU, Stéphane Dujarric, faisant état de 15 camions transportant des colis alimentaires et de la farine.

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PHOTO AMIR COHEN, ARCHIVES REUTERS

Un camion transporte de l’aide humanitaire destinée à la bande de Gaza, au point de passage de Kerem Shalom dans le sud d’Israël, le 11 novembre 2024.

Dans une lettre datée du 13 octobre, les ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense, Antony Blinken et Lloyd Austin, avaient adressé une série d’exigences à Israël pour permettre l’augmentation de l’aide, en lui donnant 30 jours pour y répondre.

À défaut de quoi les États-Unis menaçaient de suspendre une partie de leur assistance militaire à Israël.

La lettre évoquait notamment la nécessité pour Israël de laisser entrer jusqu’à 350 camions d’aide humanitaire par jour, d’ouvrir un cinquième point de passage vers la bande de Gaza et de limiter les ordres d’évacuation.

« Bonne direction »

L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et huit ONG internationales ont estimé mardi que l’aide entrant à Gaza était encore insuffisante.

« Israël a échoué à remplir les exigences de son allié [américain]avec un coût humain énorme pour les civils », estiment les huit ONG, dont OXFAM et Save the Children.

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PHOTO OMAR AL-QATTAA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des Palestiniens déplacés traversent la route principale reliant Salaheddine à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.

« La situation humanitaire à Gaza est aujourd’hui à son plus bas niveau depuis le début de la guerre. […] Nous appelons le gouvernement américain à conclure immédiatement qu’Israël viole ses engagements », écrivent-ils.

Les actions d’Israël vont « dans la bonne direction », a réagi le porte-parole du Département d’État américain, Vedant Patel, affirmant toutefois vouloir « voir plus ».

La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël, qui a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, dont des otages tués ou morts en captivité. . Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée.

L’offensive de représailles d’Israël a fait 43 665 morts sur le territoire palestinien, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas. Au moins 14 personnes ont été tuées mardi dans plusieurs frappes israéliennes sur le territoire, a indiqué la Défense civile locale.

Mardi, l’armée israélienne a annoncé que quatre soldats avaient été tués dans le nord du territoire, portant à 376 le nombre de soldats israéliens tués dans la bande de Gaza depuis le début de son opération terrestre le 27 octobre 2023.

Les Etats-Unis ont affirmé mardi qu’ils n’avaient pas « perdu l’espoir » de parvenir à un cessez-le-feu, même si le Qatar a récemment suspendu sa médiation, accusant Israël et le Hamas de ne pas faire preuve de « volonté et de sérieux ».

Joyce Msuya, chef par intérim du bureau des affaires humanitaires de l’ONU, a dénoncé la « cruauté quotidienne » subie par les Palestiniens, qualifiant « d’actes qui rappellent les crimes internationaux les plus graves ».

 
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