Un gala organisé par l’association « Israël est éternel », qui regroupe des personnalités d’extrême droite, doit avoir lieu à la veille du match tendu France-Israël. En face, une contre-manifestation pro-palestinienne doit également avoir lieu.
Un match sous haute tension. France-Israël aura lieu au Stade de France ce jeudi, malgré les risques sécuritaires qui pèsent sur la rencontre de la Ligue des nations. Si les enjeux sportifs sont moindres, le défi sécuritaire est énorme, en plein conflit au Moyen-Orient et après des violences à Amsterdam en marge d’un match de Ligue Europa entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel Aviv. Des appels au boycott ont même été relayés par des députés de La France insoumise tandis qu’au RN, il a même été proposé de délocaliser le match en Corse.
« Il fallait maintenir. Délocaliser un match France-Israël, c’était céder aux tensions et à la panique”, a constaté ce mardi sur RMC et RMC Story Driss Aït Youssef, docteur en droit public, spécialiste de la sécurité globale, qui estime que Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur , “a eu raison” de confirmer que la rencontre se tiendrait au Stade de France.
Un gala pro-israélien et une manifestation pro-palestinienne quasiment face-à-face
Mais le risque zéro n’existe pas. Israël recommande à ses supporters de ne pas se rendre au match. Et en marge de la rencontre, deux événements inquiétants. D’abord, un gala « Israël est éternel », organisé chaque année par une association privée et prévu de longue date, qui doit se tenir la veille du match.
L’événement, présenté comme « la mobilisation des sionistes francophones pour le pouvoir d’Israël », est organisé par des personnalités d’extrême droite. « Il n’y a pas de population civile innocente à Gaza », a déclaré l’avocat Nili Kupfer-Naouri, chef de l’organisation « Israël est éternel ». Une centaine de personnes sont attendues. Et en marge du gala, un rassemblement organisé par le Betar et le MEJF (Mouvement des étudiants juifs de France), doit avoir lieu.
Parallèlement, une manifestation pro-palestinienne devrait également avoir lieu. « Organiser une manifestation en provocation à celle-ci, je pense que ce n’est pas très responsable. C’est une forme de provocation que d’appeler à l’émeute en marge de ces manifestations», juge Driss Aït Youssef.
Invité du jour : Driss Aït Youssef – 12/11
« Le problème, c’est le lieu, la date et le contenu. S’il s’agit d’une manifestation pro-palestinienne pour la paix, c’est une bonne nouvelle et tout le monde la soutient. Mais si c’est pour appeler à la haine d’Israël, ça n’a aucun sens politique, c’est dangereux, et ça tombe sous le coup de la loi”, rappelle le docteur en droit public.
Mais le préfet de police Laurent Nuñez, qui a maintenu l’organisation du gala « Israël est éternel », a indiqué dimanche sur BFMTV qu’il n’avait pas non plus l’intention d’interdire la manifestation pro-palestinienne.
Le lieu du gala reste secret. La manifestation pro-palestinienne pourrait avoir lieu au Trocadéro, où un rassemblement contre le gala s’était déjà tenu le 7 novembre.
Système de sécurité exceptionnel pour quelques spectateurs
Côté sportif, le match de Ligue des Nations n’attire pas les foules : seuls 20 000 spectateurs sont attendus pour ce match des Bleus. Pour les encadrer, un dispositif de sécurité extraordinaire avec 4 000 policiers mobilisés, un double drap à l’entrée et l’interdiction de nombreux objets pouvant servir de projectiles mais aussi des drapeaux palestiniens.
“En comparaison, le match d’Amsterdam, il y avait 800 policiers mobilisés, là c’est 5 fois plus avec 1.600 agents de sécurité, ce n’est pas comparable”, veut rassurer Driss Aït Youssef, alors que de graves violences entre supporters israéliens et groupes de supporters néerlandais ont eu lieu. lieu. “Il faut de l’anticipation dans ce genre de match, je trouve que 800 policiers, ce n’est pas suffisant”, ajoute-t-il.