Cela semble être une position claire. Ce lundi, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a affirmé qu’Israël doit « respecter la souveraineté territoriale de la République islamique d’Iran » et « s’abstenir d’attaquer son territoire », à l’ouverture du sommet de la Ligue arabe et de l’Organisation. de la coopération islamique à Riyad.
Dans le même temps, le dirigeant saoudien a exhorté la communauté internationale à mettre fin aux attaques israéliennes à Gaza et au Liban, dans une position assez inédite depuis le début du conflit armé en 2023.
Frappes israéliennes en octobre contre l’Iran
Israël est en guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza et le Hezbollah au Liban, deux mouvements islamistes alliés de l’Iran, son ennemi juré, contre lequel il a mené des frappes en octobre.
Ces frappes de l’armée israélienne visant des sites militaires en Iran ont été menées en réponse aux attaques de missiles iraniens sur son sol le 1er octobre. Téhéran avait indiqué que ces tirs étaient une réponse à l’assassinat des dirigeants du Hezbollah et du Hamas.
Israël a mis en garde la République islamique contre toute nouvelle attaque, tandis que Téhéran a promis « une réponse cinglante », selon les mots du guide suprême iranien Ali Khamenei.
Réconciliation entre l’Arabie Saoudite et l’Iran depuis le 7 octobre 2023
Le prince héritier, dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, a qualifié l’Iran de « république sœur », signe du réchauffement des relations entre les deux puissances du Moyen-Orient, qui soutiennent depuis longtemps les camps opposés dans la région, notamment en Syrie et au Yémen.
L’Iran, pays à majorité chiite, et l’Arabie saoudite, monarchie sunnite, ont rétabli leurs relations diplomatiques en mars 2023 après sept ans de rupture, dans le cadre d’un accord négocié sous l’égide de la Chine.
Les deux pays multiplient les contacts depuis le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre 2023. L’Iran soutient le mouvement islamiste palestinien tandis que l’Arabie saoudite cherche à contenir l’expansion du conflit.
Quelle réaction pour Trump qui avait tenté un rapprochement entre Israël et « MBS » ?
Dimanche, la presse officielle iranienne a annoncé que le chef d’état-major de l’armée saoudienne avait rencontré des responsables iraniens à Téhéran, lors d’une rare visite d’un officier militaire saoudien de haut rang en Iran.
Les liens rétablis entre Riyad et Téhéran ont redéfini le paysage diplomatique auquel Donald Trump sera confronté à son retour au pouvoir l’année prochaine, a déclaré à l’AFP HA Hellyer, spécialiste de la sécurité internationale au Royal United Institute.
« Il est clair que Riyad et Téhéran réchauffent leurs relations, ce qui crée un environnement régional très différent de celui auquel Trump a été confronté lors de son dernier mandat », ajoute-t-il.
Israël va-t-il changer de stratégie ?
Avant la guerre de Gaza, l’Arabie saoudite était en pourparlers pour un « méga-accord » qui aurait conduit à la reconnaissance d’Israël en échange d’une sécurité renforcée et de relations bilatérales avec les États-Unis.
Cet accord s’inscrivait dans la continuité des accords d’Abraham, négociés lors du premier mandat de Donald Trump.
« Trump voudra peut-être étendre les accords d’Abraham lorsqu’il prendra ses fonctions l’année prochaine, mais à moins qu’Israël ne change radicalement sa stratégie dans la région, il sera probablement confronté à bien plus d’obstacles qu’auparavant », souligne le Dr Hellyer.