Lundi, un tribunal russe a rejeté l’appel de Ksenia Karelina, une citoyenne russo-américaine, condamnée à 12 ans de prison pour « trahison ». Il avait fait un don de 50 euros à une organisation qui soutient l’Ukraine.
Douze ans de prison pour un transfert de 51 dollars (46 euros). Née en Russie mais résidante aux Etats-Unis depuis dix ans, Ksenia Karelina a vu lundi sa peine de prison confirmée par un tribunal russe. Elle a été condamnée à 12 ans de prison le 15 août pour avoir effectué un transfert de plusieurs dizaines de dollars vers une ONG venant en aide à l’Ukraine. Elle a été arrêtée en février alors qu’elle rendait visite à ses grands-parents dans sa ville natale. “L’appel de la défense a été rejeté”, « La peine est désormais exécutoire »a annoncé la cour d’appel de la région de Sverdlovsk dans l’Oural sur Telegram.
Washington, qui avait dénoncé « cruauté pleine de ressentiment » du jugement de première instance du 15 août, accuse Moscou d’avoir délibérément arrêté ses compatriotes pour les utiliser comme monnaie d’échange destinée à obtenir la libération des Russes détenus à l’étranger. Le 1er août a eu lieu le plus grand échange de prisonniers entre Moscou et l’Occident depuis la guerre froide, permettant la libération essentiellement de journalistes américains et d’opposants russes détenus en Russie en échange de la libération d’agents russes présumés emprisonnés en Occident.
Augmentation des arrestations
Selon les médias russes, Mme Karelina aurait effectué un virement d’environ 50 dollars à l’ONG Razom, qui apporte une aide matérielle à l’Ukraine. Selon le tribunal, ces fonds étaient “utilisé par les forces armées ukrainiennes pour l’achat d’équipements médicaux tactiques, d’équipements, d’armes et de munitions.” Le tribunal a précisé que le transfert de fonds a été effectué le 24 février 2022, jour où Vladimir Poutine a lancé son offensive à grande échelle contre l’Ukraine. “L’accusée a pleinement reconnu sa culpabilité”selon le tribunal.
Ksenia Karelina, 33 ans, est originaire d’Ekaterinbourg, dans l’Oural en Russie, mais a vécu en Californie, aux États-Unis, où elle a émigré il y a plus de dix ans et obtenu la citoyenneté américaine. Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, des milliers de personnes ont été sanctionnées, menacées ou emprisonnées en raison de leur opposition réelle ou perçue au conflit. Depuis 2022, les autorités russes ont multiplié les arrestations pour « espionnage », « trahison », « sabotage », « extrémisme » ou pour de simples critiques à l’égard de l’armée, souvent accompagnées de très lourdes peines de prison.