Après sa victoire aux élections présidentielles américaines, Donald Trump a multiplié ses appels à la guerre en Ukraine, à tel point que le Washington Post a même fait état d’un échange avec le président russe Vladimir Poutine, démenti plus tard par le Kremlin.
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11 novembre 2024 – 11h44
(Keystone-ATS) Selon des sources anonymes citées par le Washington Post, le républicain aurait demandé au dirigeant russe de ne pas provoquer une escalade en Ukraine.
Un porte-parole de l’équipe de transition du président élu américain a déclaré dans un communiqué à l’AFP qu’elle ne ferait aucun “commentaire sur les appels privés entre le président Trump et d’autres dirigeants”.
Cependant, lundi, le Kremlin a démenti l’information du Washington Post, la qualifiant de « fabrication ».
“Cela ne correspond absolument pas à la réalité, c’est une pure invention”, “ce sont tout simplement de fausses informations”, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
“Il n’y a actuellement aucun projet concret” pour une telle discussion, a-t-il déclaré. La semaine dernière, les deux hommes se sont dits prêts à discuter.
« Des signes positifs »
Le Kremlin a estimé dimanche que le républicain avait envoyé des “signaux positifs” pendant la campagne électorale concernant le conflit, en évoquant une possible “paix” et en n’affichant “aucune volonté d’infliger une défaite stratégique à la Russie”.
Selon le Washington Post, Donald Trump et Vladimir Poutine ont discuté de l’objectif de paix sur le continent européen, et Donald Trump a déclaré qu’il espérait avoir des conversations de suivi pour discuter de « la résolution prochaine de la guerre en Ukraine ».
Selon Dmitri Peskov, Vladimir Poutine a répété la semaine dernière « qu’il était ouvert à toutes négociations » avec les Occidentaux sur l’Ukraine, mais « aucun signal n’a été envoyé » de leur part.
« S’ils disent que des signaux vont arriver, nous devons les attendre. Pour l’instant, aucun signal n’est arrivé», a-t-il ajouté.
Donald Trump aurait aussi rappelé à Vladimir Poutine l’étendue de la présence militaire américaine en Europe.
Scambio Trump-Zelenskyj
Très critique à l’égard des milliards de dollars débloqués pour l’Ukraine, Donald Trump s’était déjà entretenu mercredi avec Volodymyr Zelenskyj. Un échange auquel a participé le milliardaire Elon Musk.
Le président ukrainien a qualifié cet échange téléphonique d’« excellent » et « a accepté de maintenir un dialogue étroit » avec Trump. Mais selon une Source ukrainienne de haut niveau, les deux dirigeants “n’ont discuté de rien de substantiel, c’était une conversation de salutations”.
De son côté, la Chancellerie allemande a précisé qu’Olaf Scholz s’était entretenu dimanche avec Donald Trump et que tous deux se disaient “prêts à travailler ensemble pour le retour de la paix en Europe”.
Les questions de politique étrangère seront au menu de la rencontre entre Joe Biden et Donald Trump, prévue mercredi dans le Bureau ovale pour entamer la transition du pouvoir.
Six milliards pour Kiev
Les Etats-Unis dépenseront les six milliards de dollars restants destinés à l’Ukraine avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, a déclaré dimanche le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, mettant en garde contre les risques d’une suspension du soutien américain à Kiev.
Donald Trump, qui reviendra à la Maison Blanche le 20 janvier, a régulièrement affirmé qu’il pouvait mettre fin à la guerre en Ukraine « en un jour », sans jamais détailler comment il compte y parvenir.
Mais cela impliquerait probablement un accord qui obligerait Kiev à céder une partie de son territoire à Moscou, une concession impossible à prévoir du côté ukrainien.
Cette question a été soulevée lors de l’entretien entre Donald Trump et Vladimir Poutine, selon le Washington Post.
Samedi, le fils aîné de Donald Trump, Donald Trump Junior, a partagé une photo de Volodymyr Zelensky avec son père sur Instagram. Avec la mention « POV » (point de vue) : « il vous reste 38 jours pour perdre vos allocations », en référence aux milliards dépensés par les États-Unis pour aider Kiev.