DAC + Serveur WADAX ATLANTIS REFERENCE + AKASA Link : une vision ultime du besoin
Où il s’agit d’un couple hors du commun, coûtant le prix d’une jolie maison de campagne, à la limite de la provocation pour beaucoup. Ce n’est pas réfuté par le distributeur Sound & Colors, ajoutant que les ventes de telles voitures se compteront, en France, sur les doigts d’une main. Faut-il pour autant nier son existence ? Aux Etats-Unis, le couple DAC/serveur Wadax Atlantis Reference défraye la chronique : « toute cette technologie pour lire des fichiers numériques, mais bon, on sait faire ça depuis longtemps, alors à quoi ça sert ? » lit-on sur les forums, parmi les testeurs ayant eu accès à l’une ou l’autre machine, « si vous attendez du numérique – même du très, très bon numérique – vous allez avoir un choc » ( Roy Gregory sur le DAC, theaudiobeat .com, novembre 2020).
La société Wadax, basée à Madrid, est dirigée par Javier Guadalajara. Dédiée à l’audio numérique, elle édite deux gammes, Atlantis et Atlantis Reference, et bénéficie d’un très fort investissement en R&D. Pour la gamme Atlantis Référence, une attention particulière est portée aux questions de correction des ondes, de transmission sans fil gigueréduction du bruit de fond (horloges et alimentations). À cela s’ajoute une conception complètement organisée en sous-ensembles distincts.
Le DAC Atlantis Reference adopte une conception DAC dual mono à dual différentiel, donc entièrement symétrique, avec les canaux gauche et droit strictement indépendants. Wadax implémente une technologie propriétaire musIC 3 fonctionnant à 128 bits ; l’algorithme anticipe d’éventuelles non-linéarités de conversion en fonction des variations du signal d’entrée. L’horloge Zepto abaisse le niveau de gigue à seulement 12 fs (femtoseconde : 10-15 s). Le DAC reçoit un grand nombre d’entrées : USB 32 Bits/384 kHz, DSD256 et MQA, AES/EBU, S/PDIF RCA et BNC 24 Bits/192 kHz. Les sorties audio sont en XLR.
La prouesse technique est poussée à l’extrême. Le châssis, fraisé à partir de blocs d’aluminium massif, comporte des compartiments séparés pour les différents sous-ensembles et leurs alimentations. Il existe plus de 5 500 composants répartis en 23 cartes, 10 transformateurs bobinés pour les alimentations, 30 étages de régulation locale et 5 étages de régulation DC. Il en résulte un niveau de bruit d’à peine 0,5 µV (1 Hz-100 kHz), ce qui est presque incommensurable. Le poids est de : 78 kg.
Apparu en 2020, le serveur de référence Atlantis est encore plus surprenant. Rarement un lecteur réseau aura développé auparavant un traitement aussi apaisé des fichiers transitant par RJ45 (Ethernet).
Bien qu’autonome, il est avant tout destiné à être couplé au DAC Atlantis Référence. Une option « fortement recommandée » est le kit de liaison optique Akasa développé en partenariat avec « une importante société japonaise d’ingénierie optique ». Connexion qui nécessite l’installation de cartes pilotes et récepteurs dédiées dans le serveur et le DAC, et présente l’avantage d’isoler galvaniquement les deux entités tout en optimisant le transfert des fichiers musicaux (voir photo). 200 composants, 12 circuits imprimés, un châssis découpé dans l’aluminium pour un poids de 48 kg soulignent sa démesure.
Le serveur est Roon et uniquement Roon, un choix revendiqué, et dispose d’une sortie USB et de sorties S/PDIF le rendant compatible avec d’autres DAC. Il peut également accueillir quatre disques SSD. LE Contrôle de forme d’onde numérique (DWC) permet, à l’aide de trois boutons rotatifs, d’ajuster/compenser les erreurs de temps de montée et d’amplitude du signal envoyé au DAC.
Une après-midi entière en leur compagnie chez Présence Audio Conseil n’a pas suffi pour s’en sortir, encore moins s’en lasser. Le système complet met en œuvre l’électronique grecque Pilium Ares et Achilles, les colonnes Magico M2, le tout câblé en Crystal Cable Da Vinci. Traitement secteur Isotec Super Titan pour l’amplification et Super Nova pour les sources, plus une platine vinyle TechDas Air Force 3 Premium et un étage phono Soulution réduit au rôle de figuration. Constat principal : on oublie (presque) qu’il s’agit d’une musique dématérialisée, tant les notes gagnent en légèreté, en intensité, en réalité, sans ce côté volontairement surfait du numérique. Bon souvenir de la voix du baryton Dietrich Fischer-Dieskau dans « Bonne nuit ” de Voyage d’hiver de Schubert (DG), enregistrement analogique transcendé par le Wadax. La page se termine. Pour conclure, citons cet internaute américain, srrxr71 : « Cet argent serait mieux dépensé en thérapie » (audioscience-review.com/forum). Si l’on considère les effets bénéfiques de la musique précisément démontrés par la science, cela reste discutable.