Selon la Défense civile palestinienne, 13 enfants ont été tués dans une frappe contre une maison familiale qui a fait « au moins » 25 morts à Jabalia, l’une des zones les plus densément peuplées du territoire palestinien. Le bâtiment a été entièrement rasé et transformé en un amas informe de pierres, a constaté un correspondant de l’AFP sur place.
L’attentat a eu lieu vers 6 heures du matin (heure locale) « à l’heure où les habitants d’ici se réveillent et prennent leur petit-déjeuner », a témoigné Abdallah al-Najjar, membre de la famille. “Il y a eu une grosse explosion au point qu’à notre arrivée, tous les corps étaient déchiquetés”, a-t-il ajouté.
“C’est le pain qu’ils voulaient manger”
De son côté, l’armée israélienne a assuré avoir ciblé un site dans une zone de Jabalia “où opéraient des terroristes”, représentant “une menace” pour ses troupes. “Avant la frappe, de nombreuses mesures ont été prises pour limiter les risques de blesser des civils”, a indiqué à l’AFP un porte-parole militaire.
Depuis le 6 octobre, l’armée israélienne mène une nouvelle offensive terrestre dans le nord de la bande de Gaza pour empêcher les combattants du Hamas d’y reprendre pied. “La maison a servi de refuge aux gens lors des bombardements intenses”, a ajouté Abdallah Al-Najjar sur le lieu de la frappe de dimanche. « Et là, ils sont tous morts. Il ne reste plus personne, seulement ma mère et moi. »
“C’est le pain qu’ils voulaient manger au petit-déjeuner”, a-t-il déclaré en agitant un morceau de pita. « À quoi sert un morceau de pain s’il n’y a ni sécurité ni paix ? » Autour de lui, des bénévoles déblayaient les décombres à mains nues. Une souris en peluche gisait parmi les pierres.
« Plus de 50 civils innocents »
Enveloppés dans des linceuls blancs tachés de sang, les corps des victimes ont été transportés à bord d’une camionnette pour être enterrés dans un cimetière de Jabalia.
« Les enfants, les femmes et les innocents représentent un vivier pour l’ennemi israélien », a commenté un voisin de la famille Allouche, Mohammed al-Barch.
Le Hamas a condamné le « massacre » de Jabalia dans un communiqué, affirmant que la maison de la famille Allouche « était remplie de plus de 50 civils innocents ». La majorité étaient des enfants et des femmes, dont des personnes « qui avaient été déplacées de force du camp de réfugiés de Jabalia par l’occupation », selon le mouvement.
Une autre grève
La Défense civile palestinienne a également signalé dimanche une autre frappe israélienne contre une maison du quartier d’al-Sabra dans la ville de Gaza, également dans le nord, qui a fait cinq morts et d’autres disparus.
Depuis le 7 octobre, plus de 43 600 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles contre la bande de Gaza, pour la plupart des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.