Des pompiers travaillent sur le site d’une attaque de drone dans le village de Stanovoie, dans la région de Moscou, le 10 novembre 2024 (AFP / TATYANA MAKEYEVA)
Des attaques de drones d’une ampleur inédite ont visé l’Ukraine et la région de la capitale russe Moscou dans la nuit de samedi à dimanche, ont dénoncé les deux camps.
Alors que le conflit entre Kiev et Moscou fait toujours rage, le Kremlin a déclaré avoir perçu des « signaux positifs » venant du président élu américain Donald Trump.
« Les signaux sont positifs. Trump, lors de sa campagne électorale, a déclaré qu’il percevait tout cela (le conflit en Ukraine, ndlr) à travers des accords. Et qu’il puisse obtenir un accord qui mène à la paix», a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, dans une interview diffusée dimanche.
“Il parle de paix, pas de confrontation, pas de désir d’infliger une défaite stratégique à la Russie, ce qui le distingue favorablement de l’administration actuelle”, a-t-il poursuivi.
Selon M. Peskov, il reste à voir si M. Trump « s’en tiendra à ses déclarations de campagne ».
Avec la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine mardi, se pose la question de la pérennité du soutien américain, qui permet à l’Ukraine de résister aux troupes russes depuis février 2022.
Le milliardaire a promis à plusieurs reprises de trouver rapidement une solution à ce conflit dévastateur, sans expliquer comment il procéderait.
– Attaque de Moscou –
Pendant ce temps, les combats continuent.
Le ministère russe de la Défense a indiqué avoir neutralisé dans la matinée 34 drones dans la région de Moscou, un nombre record dans la région de la capitale russe depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine en 2022.
Selon cette Source, 36 autres drones ukrainiens ont été abattus dans deux régions frontalières de Moscou et dans trois autres régions frontalières de l’Ukraine.
Le gouverneur de la région de Moscou, Andrei Vorobiov, a déclaré que les interceptions avaient eu lieu notamment au-dessus des villes de Ramenskoye et Domodedovo, à environ 40 kilomètres au sud-est du centre de Moscou et à proximité des aéroports. .
Il a déclaré qu’une femme de 52 ans avait été blessée par des éclats d’obus et brûlée au visage, au cou et aux mains, et que deux maisons avaient été incendiées.
Cette opération dans la banlieue de Moscou intervient quatre jours après une attaque massive de drones russes sur la capitale ukrainienne, ciblée quasi quotidiennement depuis un mois.
Dans la nuit de samedi à dimanche, une nouvelle attaque « record » de 145 drones russes a visé l’Ukraine, a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur X.
Dans un communiqué, l’armée de l’air ukrainienne a indiqué qu’à 09h30 (07h30 GMT), 62 de ces 145 drones avaient été neutralisés dans 13 régions du pays.
Pour l’instant, les autorités ukrainiennes n’ont pas évoqué de victimes possibles, ni revendiqué les frappes de drones visant Moscou.
Kiev affirme mener ses frappes contre la Russie, qui ciblent habituellement principalement des sites énergétiques, en réponse aux bombardements russes meurtriers qui ont détruit ses infrastructures et dévasté ses villes depuis que Vladimir Poutine a lancé l’assaut sur l’Ukraine en février 2022.
– Progrès russe à l’Est –
Des pompiers sont présents près d’une maison endommagée par une attaque de drone dans le village de Stanovoie, dans la région de Moscou, le 10 novembre 2024 (AFP / TATYANA MAKEYEVA)
Sur le front, les troupes ukrainiennes s’épuisent, souffrent de leur infériorité en armes et en personnel, et se replient dans de multiples secteurs de l’Est de l’Ukraine, où les troupes russes progressent plus rapidement ces dernières semaines.
La Russie a revendiqué dimanche la conquête d’un nouveau village, celui de Vovtchenka, dans la région ukrainienne de Donetsk (est).
Cette localité est située à environ 5 km de Kourakhové, une ville industrielle qui comptait environ 18 000 habitants avant le conflit et qui abrite à proximité un important gisement de lithium, un minéral rare.
Par ailleurs, des milliers de soldats nord-coréens sont, selon Kiev et les Occidentaux, déployés dans la région russe de Koursk, où l’armée ukrainienne contrôle quelques centaines de kilomètres carrés depuis son opération surprise lancée le 6 août. Kiev assure avoir déjà été engagé dans des combats.
Un policier russe note le témoignage d’un habitant du village de Stanovoie, dans la région de Moscou, suite à une attaque de drone, le 10 novembre 2024 (AFP / TATYANA MAKEYEVA)
L’Occident refuse cependant d’autoriser Kiev à frapper profondément en territoire russe avec les armes qu’il fournit et à abattre des missiles russes visant des villes ukrainiennes, de peur que cela n’entraîne une escalade.
Volodymyr Zelensky rétorque que Moscou est déjà dans une escalade et a rejeté jeudi l’idée de discuter d’un cessez-le-feu avec la Russie ou de faire la moindre « concession », après que Moscou a ordonné à l’Occident de négocier sous peine de « destruction de la population ukrainienne ».