Arseniy Turbin s’est montré un peu trop franc l’année dernière à l’université lorsqu’il a ouvertement critiqué la guerre en Ukraine. Le jeune de 15 ans a aussi eu la terrible idée de distribuer des tracts vicieux contre Vladimir Poutine dans sa petite ville de Livny, 47 000 habitants, à 450 km au sud de Moscou. Et il avoue avoir mené des recherches sur Internet, avec la vague intention de rejoindre la Légion russe de la Liberté. Ce groupe paramilitaire, qui compterait près de 2 000 membres, combat aux côtés des forces ukrainiennes sur leur territoire et mène des attaques en Russie depuis février 2022.
Finalement, Arseni Turbin ne s’est jamais tourné vers la Légion… Cela n’a pas d’importance. Fin août 2023, rapporte le heure de Moscou, sa mère Irina a vu arriver chez eux des agents du FSB, les services de sécurité russes. Perquisition, confiscation de matériel informatique… Le lendemain, Arseniy est convoqué pour un interrogatoire. Sans avocat. La police affirme qu’il a signé des aveux, qu’il nie.
Enfermé avec d’autres détenus violents
Placé en résidence surveillée puis incarcéré à Moscou depuis juin, le jeune homme a perdu 17 kg, selon sa mère. Pendant plusieurs semaines, il a subi des coups et des menaces de la part de ses codétenus, rapportait le site d’information indépendant en octobre. Médiazone .
Lui, qui rêvait d’étudier les sciences politiques à Moscou, a été condamné à cinq ans de détention dans une colonie pénitentiaire pour mineurs, “pour participation à des activités terroristes”. Ce jeudi 7 novembre, la cour d’appel a toutefois accepté de réduire la peine. Mais seulement vingt-quatre jours, en cinq ans.
Selon l’ONG de défense des droits humains Memorial, Arseni Turbin a 16 ans et est le plus jeune prisonnier politique de Russie. Comme lui, rapporte l’organisation indépendante OVD-Info, neuf mineurs russes ont été accusés d’activités criminelles à caractère politique depuis le début de l’invasion de l’Ukraine.