à Arques, un an après les inondations, ces sinistrés qui ont revendu leur maison à l’Etat

à Arques, un an après les inondations, ces sinistrés qui ont revendu leur maison à l’Etat
à Arques, un an après les inondations, ces sinistrés qui ont revendu leur maison à l’Etat

Lionel Gougelot (à Arcques) // Crédit photo : Philippe TURPIN / Photononstop / Photononstop via AFP
10h03, le 8 novembre 2024

Un an plus tard, la stigmatisation est toujours présente. En novembre 2023, plusieurs communes du Nord et du Pas-de-Calais ont été inondées après des crues historiques, faisant des milliers de victimes. Au moins 540 000 habitants ont été directement ou indirectement touchés par la catastrophe. Parmi ces victimes : des habitants qui n’ont jamais pu regagner leurs logements trop endommagés par la montée des eaux et situés dans des zones à risque.

Ainsi, certains propriétaires ont pu bénéficier de ce qu’on appelle le fonds Barnier (Michel Barnier, devenu depuis Premier ministre, est à l’origine de la création de ce fonds, ndlr), qui leur permet de revendre leur maison à Condition avant qu’il ne soit rasé. Sur la commune d’Arques, près de Saint-Omer, plusieurs habitants ont dû recourir à cette solution extrême.

“Heureusement que j’ai vendu”

En attendant de voir sa maison rasée, Hélène observe une dernière fois l’intérieur de la maison noyée l’année dernière sous près d’un mètre d’eau. « Il ne reste plus grand chose à faire ici… J’ai encore quelques affaires dans les placards mais c’est fini. D’ailleurs, je ne suis pas vraiment à la maison depuis que je me suis inscrite la semaine dernière pour bénéficier du fonds Barnier”, explique cette maman au micro d’Europe 1.

A Arques, toutes les maisons sont rachetées par l’État pour être détruites. Crédit photo : Lionel Gougelot

Ce système lui a permis de vendre à l’État une maison condamnée dans un quartier devenu trop exposé aux inondations. “Heureusement j’ai vendu (à l’Etat ndlr) parce que je ne sais pas comment j’aurais réussi à financer les travaux avec ce que l’assurance m’a donné, j’aurais peut-être fait un tiers de ce qu’il faut faire ici, parce que c’est ridicule ce que l’assurance m’a proposé en guise de dédommagement », s’alarme-t-elle.

Un désastre traumatisant

La maison a été vendue à la valeur estimée avant perte, soit 120 000 euros. Un moindre mal pour Hélène. Mais « avec le montant qui m’a été alloué, aujourd’hui, je n’arrive pas à trouver une maison comme j’en avais avec un jardin de 400 mètres carrés. Donc effectivement, ce ne sont pas les mêmes conditions, maintenant, c’est quand même une chance de ne pas avoir à passer ma vie à payer une maison qui ne vaut plus rien”, souligne-t-elle.

Reste aussi le traumatisme de voir une maison détruite dans laquelle cette jeune mère divorcée espérait prendre un nouveau départ. C’était enfin l’occasion de ‘s’asseoir’ avec mon fils adolescent, mais ça n’a duré que trois mois avant de prendre 80 cm d’eau dans la maison», regrette-t-elle. Une catastrophe qui, aujourd’hui encore, génère un stress permanent pour la jeune femme face au risque d’inondation.

 
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