CAS. « Montauban est aussi mauvais que les zones rurales », affirme le président de l’Ordre des médecins du Tarn-et-Garonne

CAS. « Montauban est aussi mauvais que les zones rurales », affirme le président de l’Ordre des médecins du Tarn-et-Garonne
CAS. « Montauban est aussi mauvais que les zones rurales », affirme le président de l’Ordre des médecins du Tarn-et-Garonne

l’essentiel
Malgré son dynamisme et une démographie croissante, Montauban et sa région peinent à compenser le départ des médecins généralistes. Trois autres secteurs du département sont dans la même souffrance.

Président de l’Ordre des médecins du Tarn-et-Garonne, l’anesthésiste-réanimateur Grégory Allaux reconnaît que le département est confronté à un « gros problème », notamment pour les médecins généralistes et les psychiatres. Jusque-là plus épargné, Montauban est désormais « aussi mauvais que les campagnes ». « Il y a l’effet préfecture qui amène des patients de l’extérieur à consulter à Montauban. En revanche, c’est une ville dynamique, très agréable à vivre proche de Toulouse. En raison de la croissance démographique et des départs non compensés, elle se retrouve en grande difficulté. »

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Dans ce domaine, les secteurs les moins bien dotés restent Castelsarrasin-Moissac, Lafrançaise et Nègrepelisse. « Tous les trois sont en pénurie », constate le Dr Allaux, qui salue néanmoins l’arrivée récente d’un médecin généraliste, le Dr Pierre Seux, à L’Honor-de-Cos. « Le diagnostic est extrêmement simple : on paie le prix du numerus clausus et en même temps, le territoire reste attractif pour la population croissante. »

Des plateaux techniques performants

« La seule politique efficace est d’augmenter l’attractivité du territoire par plusieurs moyens. Ici, nous avons la chance de disposer d’équipes médicales de qualité et offrant une gamme importante de services, fournis aussi bien par le secteur public que par le privé. Nous disposons de plateaux techniques performants comme en ophtalmologie, en chirurgie orthopédique, en urologie ou en cardiologie, que ce soit au centre hospitalier ou dans les cliniques Cave, Boyé et Pont-de-Chaume. Ce sont des spécialités pour lesquelles le département est très bien équipé et il faut penser en termes de plateaux techniques, c’est un levier d’attractivité. Quand on ajoute les maîtres de stage qui permettent de créer des liens pour de futures installations, les échanges hyper-professionnels qui s’opèrent notamment à travers des structures collaboratives et d’aide aux élus, c’est forcément au bénéfice de l’attractivité, notamment économique. Car les déserts médicaux sont souvent aussi économiques et sociaux », analyse le Dr Allaux, qui salue la belle « synergie » à l’œuvre dans le Tarn-et-Garonne.

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Sur les 175 médecins généralistes recensés au 27 mai 2024, 4 doivent cesser leur activité d’ici la fin de l’année. En matière de perspectives d’implantation, une seule « piste » est évoquée par l’Ordre.

La communauté s’occupe des stagiaires

Deux fois par an, les stagiaires en stage dans le département sont reçus en grande pompe.
ARCHIVES DDM – MANUEL MASSIP

Récemment, une Maison des Stagiaires a ouvert ses portes dans le quartier Sapiac, à Montauban. Ainsi, 59 étudiants qui terminent leurs études à Toulouse bénéficient désormais d’un hébergement dans le cadre de leur stage effectué soit au centre hospitalier, soit dans des cabinets médicaux locaux.

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« Cela fait 2 ans que nous les recevons pour une soirée spéciale. L’idée est de donner envie aux internes hospitaliers et libéraux de s’installer ici. Certains envisagent déjà de le faire mais ce sera dans 5 ans », commente Clarisse Heulland, adjointe au maire de Montauban chargée de la politique de santé qui est également conseillère communautaire et départementale.

“La tension est énorme”

« Globalement, la tension est énorme. Pour le secteur de la psychiatrie, c’est très compliqué. Mais les gynécologues souffrent aussi, même si certaines sages-femmes assurent désormais le suivi, obstétrical ou non. Pour la pédiatrie, il y a aussi des départs à la retraite. Mais le pire, c’est la médecine générale», concède l’élu.

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Selon certaines estimations, entre 7 000 et 9 000 habitants du Grand Montauban ne disposent pas de médecin référent. Un crève-cœur pour la ville qui fait régulièrement face aux doléances d’habitants désespérés. «C’est très ennuyeux et cela fait longtemps que nous le prévenons. On essaie de les rediriger vers l’ARS ou la CPAM car il arrive que des médecins qui exercent en communauté professionnelle perdent des patients”, poursuit-elle. Là encore, l’aide à l’installation, l’obtention des permis de construire, la scolarisation des enfants sont autant de modestes leviers à actionner.

En urologie notamment, les soins proposés sont très qualitatifs
ARCHIVES DDM – NATHALIE SAINT-AFFRE

Mais la ville d’Ingres recèle aussi des pépites comme l’armada d’ophtalmologistes et d’ORL de la clinique de la Cave ou les urologues de Boyé mais aussi de Pont-de-Chaume où la plateforme dédiée à l’oncologie permet d’assurer des soins de haute qualité.

 
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