Par Le Figaro avec AFP
Publié
il y a 3 heures,
mis à jour à 12h15
Le président controversé de la mosquée de Pessac vient d’être libéré. Désormais assigné à résidence, il attend son procès pour apologie du terrorisme.
Il a pu rentrer chez lui. Le président nigérien de la mosquée de Pessac (Gironde), en cours d’expulsion depuis le mois d’août, a été assigné à résidence ce mercredi au terme de sa période légale de détention en région parisienne, a annoncé la préfecture du département. « Il reste désormais en situation irrégulière sur le territoire et ne sera pas régularisé. Il doit se présenter trois fois par jour au commissariat, n’est pas autorisé à travailler et ses déplacements sont autorisés dans les limites de la commune de Pessac.a-t-elle précisé.
Abdouramane Ridouane, 59 ans, président de cette mosquée située dans la métropole bordelaise, a été interpellé à son domicile le 8 août en application d’un arrêté d’expulsion émis par le ministère de l’Intérieur et placé en centre de rétention administrative de Seine-et-Marne. Les autorités lui reprochent des propos ou des prises de position – tenus ou relayés sur les réseaux sociaux – accusant la France de pratiquer « Islamophobie d’État ».
Il aurait également « actes terroristes justifiés » et « provoqué à la discrimination ou à la haine envers les pays occidentaux, l’État d’Israël ainsi que tous les peuples de religion juive ». En cause, les messages “légitimer” l’attentat terroriste meurtrier perpétré le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, ou encore saluer la mémoire de l’ancien chef de l’organisation terroriste, Ismaïl Haniyeh, après son assassinat le 31 juillet à Téhéran.
Interdiction de quitter le territoire français
La durée légale de détention (90 jours) a expiré mercredi matin et Abdouramane Ridouane a quitté le centre du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). « Les autorités de son pays d’origine n’ayant pas encore délivré de laissez-passer consulaire, la procédure d’expulsion va désormais se poursuivre sous le régime de l’assignation à résidence »poursuit la préfecture.
L’imam doit également se présenter à Meaux (Seine-et-Marne) le 13 janvier pour « apologie du terrorisme ». Cette procédure pénale – déclenchée par un rapport du ministère de l’Intérieur – repose sur les mêmes éléments que la procédure administrative. Jusque-là, le tribunal le plaçait sous contrôle judiciaire, avec obligation de se présenter au commissariat une fois par semaine et, paradoxalement, interdiction de quitter le territoire français.
Pour son avocat, Maître Sefen Guez Guez, les conditions de l’assignation à résidence de l’imam controversé « clairement lié à l’acharnement »avec obligation de notation « 21 fois plus restrictif » que celui prévu par la justice, comparé à celui mis en œuvre par la préfecture de la Gironde. L’avocat envisage de contester ces conditions devant le tribunal administratif.
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