C’est lui qui suscite les controverses. Un leader de l’ombre méconnu du grand public, un jeune trentenaire en mission commandée, celui à qui on confie la vile tâche et à qui on attribue tous les liens, supposés ou réels, qui permettent une sorte d’animal politique ou anguille opportuniste, ça dépend. Ali Zarrak a fait irruption dans l’actualité de l’OM tel un éléphant au milieu d’un magasin de porcelaine, désigné pour tenter de casser des reliques jugées obsolètes, à tort ou à raison. Les épisodes de Chancel Mbemba, cet été, et de Jean-Pierre Papin, ces jours-ci, l’ont propulsé sur le devant de la scène, lui faisant endosser le rôle de méchant dont il ne cherche même pas à se débarrasser. Avant de voir Pablo Longoria siffler la fin de la récréation lundi. Voilà le trublion déchargé de sa mission à la tête du groupe Pro 2, l’antichambre des pros, pour occuper d’autres fonctions, comme l’étude des clubs européens sur les modes de fonctionnement avec les équipes réserves, le scoutisme ou le mercato. A La Commanderie, certains avancent qu’il était déjà en charge de ces dossiers. Mardi, il a assisté à Lille-Juventus, en Ligue des Champions ; ce mercredi, il était à Paris où il a notamment observé la rencontre de Youth League entre le PSG et l’Atlético de Madrid.
Arrivé en décembre 2023 à l’OM, cet ami d’enfance de Bouna Sarr, à l’origine comme l’ancien olympien de Lyon, n’était gêné ni par des questions ni par des sentiments. “Il en joue mais n’a pas décidé seul d’aller au conflit», insiste-t-on dans les couloirs du centre Robert Louis-Dreyfus. “Il est fidèle. S’il est chargé d’une mission désagréable, il l’assume et l’exécute froidement même si cela lui tombe sur la tête.», résume Pierre Wantiez qui l’a engagé pour étoffer la cellule de recrutement du Havre. Celui qui est à la tête de Martigues, désormais, garde un souvenir de garçon »plein d’énergie et de certitude, toujours très clair. Il n’y a jamais eu de frictions avec le staff technique», rappelle-t-il encore.
“Il voulait rejoindre un club”
Son arrivée à l’OM, il y a presque un an, porte la marque d’un ancien dirigeant, Stéphane Tessier, qui se voyait clairement prendre le fauteuil occupé par Longoria avant de disparaître progressivement du paysage olympien, tout en laissant cet encombrant héritage. Les deux hommes se connaissent depuis des années pour avoir travaillé ensemble au sein de l’entreprise d’agents sportifs que Tessier dirigeait avec David Wantier. “Ali a passé et obtenu le brevet d’agent et a travaillé dans cette entreprise où il a pris du poids lorsque Wantier a rejoint l’AS Saint-Étienne», raconte un ami.