Avec l’assurance d’obtenir plus de 270 voix électorales, Donald Trump est assuré d’être à nouveau élu président des États-Unis. Un retour à la Maison Blanche qui pourrait entraîner des bouleversements géopolitiques à l’échelle mondiale.
Vers une crise internationale majeure ou un retour à une paix plus durable dans certaines régions du monde ? Donald Trump prendra à nouveau place dans le bureau ovale de la Maison Blanche. Selon les premiers résultats, le candidat républicain est assuré de disposer des 270 grands électeurs nécessaires à son élection. Une victoire qui sera synonyme d’un revirement de la politique internationale du pays.
Si « Make America Great Again » est le slogan phare de Donald Trump, « America First » est aussi l’une des déclarations au cœur de la campagne. du républicain qui affiche sa volonté d’embrasser une politique isolationniste. Un revirement confirmé à CNEWS par le politologue Philippe Moreau Chevrolet.
La quasi-certitude de l’abandon de l’Ukraine
“Avec un retrait des Etats-Unis de la scène internationale et l’adoption d’une politique isolationniste, nous assisterons à un abandon de l’Ukraine”, a estimé l’expert. En effet, pour Philippe Moreau Chevrolet, « la Russie est l’acteur gagnant en dehors de Donald Trump dans cette élection ».
Lors de la course à la Maison Blanche, Donald Trump a pris le contre-pied des démocrates et de leur candidate, Kamala Harris, en « flattant Vladimir Poutine, son allié russe ».
Ainsi, ce rapprochement avec la Russie devrait sceller l’avenir de l’aide américaine à l’Ukraine. Conscient de cette forte probabilité, le chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a rapidement félicité Donald Trump pour sa victoire, soulignant dans son message sur l’Ukraine avec les Etats-Unis.»
Incertitude pour Israël
Cependant, si l’administration de Donald Trump tournera certainement le dos à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, il n’en sera pas de même avec Israël dont la position est plus incertaine.
En effet, le candidat républicain a affiché un fervent soutien à l’État hébreu, contrairement au clan Kamala Harris qui « a été tenté par le soutien à Gaza », a rappelé Philippe Moreau Chevrolet.
Si Donald Trump est concrètement favorable à la poursuite de l’aide à Israël, il pourrait faire un tout autre choix, ce qui pourrait déplaire à Benjamin Netanyahu. Le président élu des États-Unis pourrait se tourner vers des négociations avec… Vladimir Poutine.
« Il est possible qu’Israël fasse l’objet d’un accord entre la Russie et les États-Unis », a indiqué Philippe Moreau Chevrolet, ajoutant : « nous savons que la Russie soutient beaucoup l’Iran en secret et la guerre contre Israël. “Il est possible que l’accord oppose l’Ukraine à Israël, ce qui permettrait à Donald Trump de dire qu’il a obtenu la paix.”
La situation difficile de l’Europe
L’Europe se retrouvera également dans une position délicate sur la scène internationale avec l’élection de Donald Trump, estime l’expert. «Tout dépendra de la position de Trump à l’égard de Poutine. Est-ce qu’il va vouloir être un numéro 2 sur la scène internationale qui le soutiendra ou va-t-il vouloir exister devant lui et dans ce cas nous aurons une configuration totalement différente”, a-t-il déclaré. il a détaillé.
Dans le premier cas, « nous laissons la Russie agir et l’Europe, voire une partie du monde, tombe sous domination russe tant que les États-Unis restent sur une ligne isolationniste ».
Dans le second, « après une période de flirts et de rapprochements intenses, nous nous dirigeons vers un affrontement ou une guerre froide dans laquelle l’Europe se retrouverait à nouveau coincée, isolée entre les deux blocs et la Chine ».
“Tous les facteurs sont réunis pour qu’une crise grave se produise au niveau international et que l’Europe se retrouve entre deux blocs qui seront soit alliés, soit ennemis”, a déploré Philippe Moreau Chevrolet.
Un retrait des accords environnementaux mondiaux
La géopolitique, c’est aussi un travail commun en faveur de l’environnement d’une planète commune et une fois de plus, Donald Trump risque d’aller à contre-courant de l’administration Joe Biden.
Lors de son premier mandat, le républicain a décidé de sortir des accords de Paris sur le climat conclus en 2015. Des accords sur lesquels Joe Biden est revenu après son accession à la Maison Blanche mais que Donald Trump pourrait à nouveau quitter.
Dans son discours de victoire, le président élu a exprimé sa volonté de « gérer le pétrole ». Pour Philippe Moreau Chevrolet, il est certain qu’« il y aura un énorme recul de l’État américain en matière de politique environnementale », en raison notamment de la difficulté qu’a eu le candidat à financer sa campagne, qui a donc fait beaucoup de promesses aux grands. lobbys (pétrole, armes, tabac, etc.).