Ce n’est pas seulement une histoire pour enfants. Là lutter contre le harcèlement scolaire doit aussi devenir une des priorités des adultes. ” Ils doivent réaliser la gravité », précise Natacha Chicot, rectrice de l’académie de Nice. Sa prise de conscience remonte aux suicides de Marion Fraisse, 13 ans, et d’Evaëlle, 11 ans, qu’elle a vécu alors qu’elle était directrice des affaires juridiques au ministère de l’Éducation nationale. Impliquée sur ces questions, elle a également créé, en mars 2024, le centre académique de lutte contre le harcèlement scolaire, le premier et unique en France.
Cependant, ” l’école ne pourra pas éradiquer seule ce fléau » qui touche un enfant sur dix en France, et dans la même proportion au sein de l’académie, poursuit-elle.
Tous unis contre le harcèlement scolaire
C’est notamment pour cette raison que Samuel Finielz, procureur de la République de Toulonmettre en place un convention pour lutter contre le harcèlement scolaire avec l’Education Nationale. Elle a été signée le 6 novembre, veille de la journée nationale contre le harcèlement scolaire, au palais de justice de Toulon.
L’objectif ? Que chacun « ne nage pas seul dans ton couloir », indique Natacha Chicot, l’une des signataires auprès de la Dasen (Direction des services de l’Éducation nationale), des services de police et de gendarmerie ainsi que des associations socio-éducatives d’aide aux victimes Avenir et AAviv. Coordination renforcée de tous les acteurs de la chaîne ce qui apparaît certainement parmi les premiers en France. « Cet accord permettra de créer un circuit clair pour les victimes. Formaliser les choses est utile », salue Isabelle Choutet, directrice d’AAviv.
Une réponse avant tout pédagogique au harcèlement scolaire
« C’est un travail collectif qui a été réaliséajoute le ministère public, notamment dans le cadre du plan interministériel de lutte contre le harcèlement d’octobre 2023, pour que nous travaille sur le prisme de la victimece qui est souvent loin des réponses. Par ailleurs, il faut renforcer les liens entre la Justice et l’Education Nationale pour qu’il n’y ait pas de contradiction dans les décisions et pour que l’on puisse déployer des réponses prioritairement pédagogiquescomme l’éducation aux médias sociaux. »
L’idée étant donc de combiner réponses scolaires et juridiques puisque le harcèlement scolaire est un délit pénal depuis 2022. » On constate également une augmentation du nombre de signalements mais cela est certainement lié au fait que les gens s’expriment plus librement. », ajoute Natacha Chicot.
Samuel Finielz insiste :
« Nous souhaitons permettre aux auteurs et à leurs victimes de retrouver le chemin d’une scolarité normale et la confiance dans les institutions de l’Éducation Nationale et le système judiciaire. »
Cet accord complète naturellement les dispositions existantes dans le cadre du Programme phare par exemple, un plan de prévention du harcèlement en place depuis 2021, généralisé aux écoles et collèges en 2022 et étendu aux lycées à la rentrée 2023.
Et pour les élèves victimes de harcèlement scolaire, un numéro d’urgence : 3018.