Combinaison de photos créée le 4 novembre 2024 montrant la vice-présidente démocrate Kamala Harris et l’ancien président républicain Donald Trump à gauche (AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS)
Des dizaines de millions d’Américains votent mardi pour décider si Kamala Harris ou Donald Trump entrera à la Maison Blanche, une élection sous haute tension et aux enjeux majeurs pour les Etats-Unis et le reste du monde.
D’Atlanta à Phoenix, des plaines du Midwest jusqu’aux côtes de Floride, les électeurs ont fait la queue pour cette journée historique.
“J’encourage tout le monde à sortir et à voter”, a déclaré la vice-présidente démocrate de 60 ans, qui pourrait devenir la première femme à diriger la première puissance mondiale.
Le républicain, auteur d’un retour politique spectaculaire après avoir été condamné devant un tribunal, s’est dit “très confiant” dans sa victoire, juste après avoir voté à West Palm Beach, près de sa résidence.
Nombre de déplacements de campagne des candidats à la présidentielle américaine par État depuis la nomination de Kamala Harris, entre le 22 juillet et le 30 octobre (AFP / Corin FAIFE)
L’ancien président de 78 ans s’est engagé à reconnaître sa possible défaite « si les élections sont équitables ». “Jusqu’à présent, je pense que ça a été juste.”
– « Réconciliation » –
Plus de 82 millions d’Américains ont déjà voté par anticipation. Impossible de savoir s’il faudra des heures ou des jours de dépouillement pour connaître le verdict.
Les Américains votent également pour savoir si les démocrates ou les républicains contrôleront le Congrès, ainsi que pour occuper les postes de gouverneur. La question ultra controversée de l’avortement fait l’objet de plusieurs référendums locaux.
Darlene Taylor a voté à Erie, en Pennsylvanie, un État clé susceptible de faire basculer cette élection extrêmement serrée.
La femme de 56 ans porte un t-shirt arborant « Trump-Vance », le tandem qu’elle souhaite voir diriger cette fédération de 50 États et 335 millions d’habitants.
“Nous ne voulons pas encore quatre années de forte inflation, de ce prix de l’essence et de mensonges”, explique-t-elle.
Marchelle Beason, 46 ans, a voté pour Kamala Harris.
“Je pense que cela réconciliera toute la population, le monde entier, car nous sommes actuellement très divisés.”
Une file d’électeurs attendant leur tour pour voter à Washington, le 5 novembre 2024 (AFP / Allison ROBBERT)
Aux rencontres de Kamala Harris et de Donald Trump, deux Amériques en apparence irréconciliables se sont rassemblées ces dernières semaines, chaque camp étant convaincu que l’autre allait conduire le pays au désastre.
L’ancienne procureure de Californie a qualifié sa rivale de « fasciste ». L’ancien magnat des affaires a insisté sur le fait qu’elle allait « détruire » le pays.
– Du cou au coude –
Le verdict des urnes sera de toute façon historique.
Les derniers sondages donnent les deux adversaires quasiment à égalité dans les sept Etats cruciaux, ceux qui, dans ce vote indirect, donneront au démocrate ou au républicain le nombre d’électeurs suffisant pour atteindre le seuil de 270 sur 538, synonyme de victoire.
Les habitants de Dixville Notch ont rempli leur bulletin de vote à minuit pour les premiers votes du jour des élections américaines, à Dixville Notch, New Hampshire, États-Unis, le 5 novembre 2024 (AFP / Joseph Prezioso)
Pour tenter de convaincre en seulement trois mois de campagne, Kamala Harris s’est concentrée sur un message de protection de la démocratie et du droit à l’avortement, à destination des femmes et des républicains modérés.
Donald Trump, qui a quitté la Maison Blanche en 2021 dans un contexte chaotique, après avoir survécu à deux procédures de destitution, a rejoué dans cette campagne le même score qu’en 2016 et 2020, se présentant comme un candidat anti-système.
– Fausses alertes à la bombe –
Partisans de Trump en Floride, le 5 novembre 2024 (AFP / Miguel J. Rodriguez Carrillo)
Cette journée de vote conclut une course fracassante, marquée par l’entrée en lice brutale en juillet du vice-président, remplaçant le président vieillissant Joe Biden, et par deux tentatives d’assassinat contre l’ancien président républicain, quatre fois inculpé au pénal.
Ce qui se passera ensuite reste une grande inconnue.
Les deux camps ont intenté des dizaines de poursuites judiciaires, tandis que deux Américains sur trois craignent une éruption de violence après le vote.
Certains bureaux de vote se sont transformés en forteresses, surveillées par des drones et avec des tireurs embusqués sur les toits.
De fausses alertes à la bombe attribuées aux opérations de déstabilisation russes ont visé des bureaux de vote, perturbant brièvement le vote en Géorgie (sud-est), selon les autorités.
Des planches de bois recouvrent la façade d’une pharmacie, à Washington, le 4 novembre 2024 (AFP / Brendan SMIALOWSKI)
Dans la capitale fédérale Washington, des barrières métalliques entourent la Maison Blanche, le Capitole et d’autres sites sensibles.
Les images du 6 janvier 2021, où les trumpistes ont attaqué le siège du Congrès américain, restent dans toutes les têtes.
Donald Trump a déjà posé les premières pierres d’un nouveau défi, accusant les démocrates de « tricher comme un diable ».
Et le camp démocrate dit « s’attendre » à ce que le républicain se déclare prématurément vainqueur, comme il l’a fait en 2020.