La transition vers les véhicules électriques est inévitable. A plus ou moins court terme, les véhicules à moteur thermique laisseront progressivement la place aux véhicules électrifiés. Selon l’objectif actuel du gouvernement fédéral d’interdire la vente de véhicules qui ne sont pas considérés comme « zéro émission » après le 1est En janvier 2035, nous pourrons acheter uniquement des véhicules électriques ou encore des véhicules hybrides rechargeables qui répondront à partir de cette date à certains critères précis. Vous savez comme moi que beaucoup de choses peuvent arriver – notamment l’élection d’un gouvernement qui n’a pas le même agenda – dans les 10 années qui nous séparent de ce moment fatidique, mais c’est du moins la voie que nous suivons actuellement.
Plusieurs points de réticence
Pour l’heure, les enjeux sont nombreux. Les infrastructures de recharge publiques en font partie. Au Québec, on est relativement bien servi avec le Circuit électrique, mais quittez La Belle Province et on se rend vite compte que cela devient complexe.
Pendant ce temps, l’incertitude plane sur l’industrie automobile. Ford a annoncé qu’il suspendrait la production du F-150 Lightning jusqu’en 2025, tandis que Volkswagen s’apprête à entamer une restructuration sans précédent. Tout cela, sans compter les innombrables constructeurs qui ont revu leur stratégie en matière de véhicules électriques, comme Volvo, Porsche et GM. Auraient-ils vendu la peau de l’ours avant de le tuer en faisant des annonces précoces et trop rapides de transition électrique ? Sans doute, mais une chose est sûre, nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
Ajoutez à cela les facteurs propres au véhicule lui-même. Il y a bien sûr le type de véhicule, mais aussi sa disponibilité. Mentionnons également sa fiabilité qui pose encore question, sans parler de la capacité des concessionnaires ou même des mécaniciens indépendants à les entretenir et à les réparer.
Quand c’est le portefeuille qui parle
Tous ces facteurs ont un impact sur le seul acteur véritablement important dans cette équation : le consommateur. C’est lui seul qui sera le moteur de la transition.
On voit aussi qu’en dehors des irréductibles qui y voient un réel avantage, pour des raisons qui leur appartiennent, la masse critique des acheteurs de véhicules neufs n’est pas prête à acheter un véhicule électrique qui coûterait drastiquement moins cher. supérieur à celui de son homologue essence. Vous me direz qu’au Québec, les véhicules électriques se vendent très bien. Vous avez tout à fait raison, mais la réalité est influencée par la présence de généreuses incitations gouvernementales qui réduisent, voire égalisent, le prix d’achat des véhicules thermiques. C’est logique : les consommateurs peuvent posséder un véhicule électrique neuf, et bénéficier des économies d’énergie qu’il permet, sans que le prix d’achat ne soit supérieur à celui d’un véhicule thermique comparable.
Mais quittez le Québec et allez en Ontario, dans les provinces maritimes ou aux États-Unis, et vous constaterez que la réalité est bien différente. La situation n’est pas la même, on en convient, mais l’effet sur les ventes de VE est clairement perceptible.
Par ailleurs, deux situations se déroulant au Québec démontrent clairement que les consommateurs sont intéressés par les véhicules électriques, mais que leur intérêt varie en fonction du prix payé.
La disparition graduelle du rabais du gouvernement provincial à l’achat d’un véhicule zéro émission à compter du 1est Janvier prochain suscite un enthousiasme sans précédent. Les acheteurs se ruent vers les véhicules électriques et hybrides rechargeables, à tel point qu’ils enregistrent des chiffres de ventes sans précédent au Québec. Logiquement, les gens veulent bénéficier de l’argent que leur donne le gouvernement pour « rentabiliser » leur transition vers les véhicules électriques, sachant qu’ils perdront une partie de cette incitation dans un mois ou deux seulement.
Cela est encore plus vrai lorsque le véhicule souhaité est vendu à un prix raisonnable. J’écrivais dans un article il y a quelques semaines que le Chevrolet Equinox EV est le VE le plus subventionné en août dernier par le programme fédéral d’incitation pour les véhicules zéro émission (iVZE). Ce véhicule, arrivé il y a seulement quelques mois, est aujourd’hui le véhicule électrique le plus populaire. Pour quoi? A cause de son prix.
Même s’il n’offre pas la meilleure capacité de charge rapide de sa catégorie, ne dispose pas d’Apple CarPlay ni d’Android Auto et que sa finition est plutôt moyenne, il offre de l’espace, du confort, une autonomie convenable, de grands écrans, le tout à un prix inférieur à celui du concours.
Il est donc clair pour moi qu’un véhicule électrique attractif, vendu à un prix juste aux yeux des consommateurs, connaîtra un grand succès. C’est exactement ce qui se passe actuellement avec le Chevrolet Equinox EV, couronné de généreuses subventions en plus. Les gens s’en emparent parce qu’il répond à leurs besoins, sans forcément se ruiner.
Et le futur ?
Nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises auprès des constructeurs automobiles, ni des dernières annonces significatives faites par les gouvernements. Cependant, une chose me semble très claire : il est essentiel que le prix des véhicules électriques baisse dans les années à venir, pour qu’il se rapproche de celui des véhicules à essence, sans que des rabais gouvernementaux soient nécessaires. C’est le seul moyen d’assurer la pérennité de cette technologie.
Les constructeurs semblent également très convaincus que nous allons dans cette direction, avec les nouvelles technologies qui arrivent et le coût de fabrication des batteries EV – la partie la plus importante du véhicule électrique – qui diminue d’année en année. .
Nous pouvons également le voir clairement avec GM. Le constructeur arrive avec une plateforme unique, entièrement modulaire, qui sert de base à tous ces modèles électriques. Cela génère d’importantes économies d’échelle, qui permettent de vendre davantage de véhicules, à des prix inférieurs, tout en engrangeant des bénéfices à long terme.
Une chose est sûre, les prochaines années seront passionnantes à vivre dans le monde automobile ! Sortez le pop corn !