Ce sera sans aucun doute l’un des procès les plus attendus de l’année 2025 : celui de Cédric Jubillar qui sera jugé devant la cour d’assises du Tarn, à Albi, pour le meurtre de son épouse, Delphine Jubillar, âgée de 33 ans. ancienne infirmière disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines.
Ce mardi, lors d’une réunion préparatoire organisée par la cour d’appel de Toulouse avec les avocats de la défense et les parties civiles, il a été envisagé que le procès se tienne vers la fin septembre pour une durée de quatre à cinq semaines. Potentiellement, « du 22 septembre au 10 octobre 2025 », selon Me Philippe Pressecq, avocat d’un cousin de Delphine Jubillar. Le lieu reste cependant à préciser. Le tribunal judiciaire d’Albi, relativement petit, sera-t-il en mesure d’accueillir un procès qui s’annonce suivi de près par le public et les médias ?
« Tout est contesté. Nous appellerons évidemment de nombreux témoins et experts. indique Jean-Baptiste Alary, l’un des avocats de Cédric Jubillar. “Comme tout est discuté, c’est une analyse très fine qu’il faudra faire de ce dossier”, a souligné Me Alexandre Martin, un autre avocat de l’accusé, auprès de l’AFP.
“Il n’y a que toi”
Selon l’accusation, de multiples éléments laissent penser que Cédric Jubillar a tué sa femme. Cette peintre en plaques de plâtre de 37 ans savait qu’elle – décidée à divorcer – avait un amant. Le soir de la disparition, le fils aîné du couple, alors âgé de 6 ans, a vu ses parents se disputer et a entendu sa mère dire : “Arrêt!” ». Vers 23 heures, les voisins ont entendu des cris de peur venant peut-être de la maison Jubillar. Autre élément du dossier : la voiture du couple a changé de direction dans la nuit, selon la police et les voisins.
“Elle n’est pas allée faire le Jihad […] Ni avec les Témoins de Jéhovah […] Elle n’a pas rencontré de rôdeur […] Il n’y a que toi”, avait tenté de lui faire craquer un adjudant-chef en garde à vue. Mais rien. Cédric Jubillar a toujours nié le crime et affirmé avoir découvert la disparition de son épouse – dont le corps n’a jamais été retrouvé – un peu avant 4 heures du matin le 16 décembre 2020.
Désormais, les avocats des accusés espèrent toujours obtenir la libération conditionnelle de leur client (détenu depuis trois ans et cinq mois) d’ici le procès : « Nous cherchons toujours un logement » concède Me Alary, espérant convaincre les juges de le libérer. Cette éventualité est toutefois peu probable, selon Me Pressecq. Dans les cas où la peine encourue est supérieure à vingt ans d’emprisonnement, la détention provisoire peut durer jusqu’à trois ans, voire quatre ans. Par ailleurs, le Code de procédure pénale mentionne qu’à partir du moment où un accusé est déféré au tribunal, et s’il est déjà en détention provisoire, “l’intéressé reste détenu jusqu’à son jugement par la cour d’assises”, sans toutefois exclure la possibilité de demander la libération.