Pneus brûlés, usine bloquée… Les salariés de Michelin sont en grève et en colère à Cholet

Pneus brûlés, usine bloquée… Les salariés de Michelin sont en grève et en colère à Cholet
Pneus brûlés, usine bloquée… Les salariés de Michelin sont en grève et en colère à Cholet

Sandrine Prioul, édité par Louis Epaulard // Crédit photo : Laetitia Notarianni / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
20h19, 05 novembre 2024modifié pour

Après l’annonce ce mardi de la fermeture des usines Michelin de Cholet et Vannes d’ici 2026, entraînant la suppression de 1 254 postes, des salariés en colère ont décidé de faire grève à Cholet (Maine-et-Loire). Les employés du premier fabricant mondial de pneus ont tenté de bloquer l’usine et d’incendier les pneus.

C’est un mardi noir pour l’emploi. Le leader mondial du pneumatique, Michelin, a annoncé la fermeture de deux de ses usines d’ici 2026. Avec la fermeture des sites de Cholet et de Vannes, 1 254 postes seront supprimés. Les salariés de l’entreprise sont en colère et l’ont fait savoir avec une grève devant l’usine de Cholet, dans le Maine-et-Loire. Les salariés n’ont pas hésité à incendier des pneus et à tenter de bloquer l’accès à l’usine.

Des salariés sous le choc

Après l’annonce de Michelin, David, un employé de l’entreprise, a tenté d’organiser un blocus de l’usine mais les salariés étaient complètement abasourdis : « Il faut se battre pour montrer à la direction que nous ne sommes pas prêts à nous laisser faire. C’était très brutal. On nous a parlé de réduire les effectifs et du jour au lendemain, nous avons appris que les effectifs allaient être nuls. Avant d’ajouter : “Mon père travaille chez Michelin depuis 1972. Je suis ici depuis 1992.”

« Mon cas est celui de dizaines de salariés de Michelin. On a construit avec nos parents, ils ont construit cette entreprise et là, du jour au lendemain, on nous dit que c’est fini pour vous”, s’exclame David. C’est parti pour les trois huit devant l’usine, un blocage qui doit durer « le temps qu’il faudra pour assurer », dit-il, « la pression sur la direction de Michelin ».

Mais les syndicats ont déjà pu trouver le soutien du maire Gilles Bourdouleix : « Il y a cet aspect humain qu’on néglige parce qu’on a des gouvernements qui n’ont rien fait depuis des années. C’est du blabla. J’ai entendu le député local expliquer qu’il allait renvoyer l’affaire en commission des affaires économiques mais qu’importe ! Avant de poursuivre : « Ce que nous voulons, c’est agir, pour prévenir cette tragédie humaine, pour prévenir cette tragédie économique. » Le maire demande également à Michelin de prendre en charge 1 200 familles, et même des couples Michelin. Mais c’est par terre.

 
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