C’était un match amateur à l’enjeu, avec en jeu une place en district D1. La réunion n’a finalement duré qu’une heure.
Un match de football U14 a basculé à la 60e minute, samedi après-midi, à Nice-Est. Une bagarre éclate, le terrain est envahi et des coups sont portés, dans une grande confusion.
“C’était très violent, surtout avec les enfants du milieu”témoigne une éducatrice du Groupe de jeunes et de femmes Levens Falicon. Il lui assure qu’il est » est intervenu pour séparer les acteurs. Ne pas aller frapper ».
Samedi à 16 heures, son club vient affronter l’Entente Saint-Sylvestre Nice-Nord (ESSNN), lors d’un match brassicole U14. Direction le stade Babkin-Hairabedian, dans la vallée de la Lauvette.
Problème : l’arbitre prévu n’est pas venu. Et le District Côte d’Azur n’a plus le temps d’envoyer un remplaçant.
Le choix de l’arbitre se fait donc à pile ou face. Le réveillon du Nouvel An est désigné. Un jeune leader prend le coup de sifflet. La partie est disputée, l’ESSNN mène 1-0 lorsqu’une altercation éclate entre l’arbitre désigné et un éducateur du club visiteur.
“Il ne pouvait pas se contenir”
“Il y avait de l’intensité sur le terrain, comme un match de football, et un arbitre débordé, estime le témoin Levensois. À un moment donné, il n’a pas pu se contenir. Il a frappé un de nos éducateurs en plein match.
Le président de l’ESSNN, Christian Tebbakha, confirme que l’arbitre a porté un grand coup. Mais cela offre une perspective sensiblement différente.
« L’arbitre désigné a été insulté pendant presque tout le match par les parents et les éducateurs de Levens. Suite à une faute non sifflée, l’éducateur s’est précipité sur l’arbitre. Dans un mouvement de légitime défense, le coup était parti.»
Quelle que soit l’origine de la rixe, l’affaire a dégénéré. La terre a été envahie, notamment par les parents. « Nous avons eu deux mères d’enfants blessées, témoigne l’éducateur Levens-Falicon. Ils ont été frappés par un individu de Saint-Sylvestre. À partir de là, nous avons appelé les forces de l’ordre.
“Les parents avaient peur”
Selon cet éducateur, une vingtaine de personnes ont fait irruption sur la pelouse. Particulièrement pour “amener les petits aux vestiaires”.
Selon Christian Tebbakha, « Les parents de Levens sont retournés sur le terrain pour frapper leurs enfants le soir du Nouvel An. Et leurs parents sont revenus pour protéger leurs enfants. Ils avaient peur. Les parents sont là pour venir voir leurs enfants, pas pour se prendre des coups !
La bagarre a duré quelques instants. A l’arrivée de la compagnie d’intervention, le calme était revenu et les belligérants s’étaient dispersés.
Selon la police nationale, l’arbitre a pris la fuite en voiture. Le service local de police judiciaire (SLPJ) est chargé de l’enquête.
Deux mamans de Levens-Falicon envisageaient de porter plainte. L’un d’eux aurait un traumatisme à l’oreille, l’autre des contusions. Selon son éducateur, le club visiteur envisage d’ouvrir « une cellule d’aide psychologique, pour ne pas laisser de côté ceux qui en ont besoin. Nos enfants sont très choqués. Et ça reste un village club… »
Des sanctions en vue
Du côté du réveillon du Nouvel An, l’heure des comptes a sonné. Christian Tebbakha assure : « Toute la lumière sera faite. Dès que les responsabilités seront avérées, des sanctions seront prises en interne.»
Le gérant désigné comme arbitre, âgé de 21 ans, a déjà été notifié de son exclusion. « Mais il ne sera pas le seul, si d’autres l’ont giflé. Il faut avoir une image correcte !
Les deux clubs critiquent l’insécurité récurrente autour d’un stade « ouvert à tous les vents ». Au-delà de cela, cette affaire reflète une nouvelle intrusion de la violence dans le football amateur.
Plusieurs incidents ont dominé l’actualité au cours de l’année écoulée sur la Côte d’Azur. Le 21 janvier, une horde d’individus armés fait irruption lors d’un match entre le CASE et l’Etoile de Menton… au stade Hairabedian.