Manifestations, soupçons de fraude et ingérence russe… 5 questions pour comprendre la situation chaotique après des élections contestées

Manifestations, soupçons de fraude et ingérence russe… 5 questions pour comprendre la situation chaotique après des élections contestées
Manifestations, soupçons de fraude et ingérence russe… 5 questions pour comprendre la situation chaotique après des élections contestées

l’essentiel
Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Géorgie ce lundi 4 novembre pour exprimer leur mécontentement suite aux résultats des dernières élections. Que se passe-t-il dans ce petit pays voisin de la Russie qui rêve d’Europe ?

La colère gronde en Géorgie, un petit pays situé au sud de la Russie. Lundi 4 novembre, l’opposition pro-européenne a appelé ses partisans à manifester pour contester les résultats des élections législatives du 26 octobre, qu’elle refuse de reconnaître, dénonçant fraudes et ingérences de son puissant voisin russe.

Quels ont été les résultats des dernières élections ?

Samedi 26 octobre, le parti Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, a remporté les élections législatives avec 53,9% des suffrages, contre 37,7% pour l’opposition. Rapidement, le parti pro-européen, vaincu, refuse de reconnaître ce décompte des voix. Un recomptage officiel a eu lieu trois jours plus tard dans les bureaux de vote. Mais cela “n’a entraîné aucune modification significative des résultats officiels annoncés précédemment”, comme l’a déclaré la commission électorale, citée par l’AFP.

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Que demande l’opposition ?

D’abord la tenue d’un nouveau vote, car elle considère que le premier vote a été « volé ». L’Union européenne, les Etats-Unis et les observateurs internationaux, comme l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), ont souligné des « pressions » et un climat de tension lors du scrutin, sans toutefois remettre en cause formellement les résultats.

La Russie est-elle responsable ?

Pas officiellement. Alors que cette élection était considérée comme un test pour un pays qui ambitionne d’adhérer à l’Union européenne ainsi qu’à l’OTAN, le parti Rêve géorgien l’a emporté, ce qui ne va pas dans cette direction. Car cette dernière est soupçonnée d’être très proche de Moscou. Les Géorgiens craignent que cette victoire du parti fondé par le milliardaire Bidzina Ivanishvili, qui a fait fortune en Russie, n’entraîne une influence accrue de Moscou dans la politique intérieure géorgienne, au détriment des aspirations pro-européennes du pays.

« Nous sommes témoins et victimes d’une opération russe spéciale, une forme moderne de guerre hybride contre le peuple géorgien », a déclaré le président géorgien pro-européen au lendemain des élections.

Preuve des liens qui unissent Moscou et le parti Rêve géorgien, Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, s’est rendu mardi 29 octobre en Géorgie pour féliciter son homologue, Irakli Kobakhidze. Les élections ont été « libres et démocratiques », a déclaré le leader nationaliste hongrois. Les excellentes relations de Viktor Orbán avec Vladimir Poutine ne sont plus à faire, et sa visite renforce l’impression d’influence russe sur cette petite république du Caucase.

Que prévoient les adversaires ?

Lundi 4 novembre, les partisans du parti pro-européen ont appelé à manifester à Tbilissi, ainsi que dans les principales villes du pays. L’objectif ? Faites plier le pouvoir et annulez les élections « volées ». « Tout le monde attend lundi », a déclaré Thorniké Gordadze, enseignant à Sciences Po, dans la capitale géorgienne, au Progrès. La semaine dernière déjà, des dizaines de milliers de Géorgiens sont descendus dans les rues de la capitale. « Nous voulons une Géorgie libre et européenne, sans influence russe ! » scandaient certains manifestants.

Pourquoi comparer la Géorgie à la Moldavie ?

La Moldavie, également ancienne république soviétique, a appelé dimanche 3 novembre ses citoyens aux urnes pour élire leur chef de l’Etat. Les similitudes perdurent puisque le scrutin opposait une candidate pro-européenne, la présidente sortante Maia Sandu, à un oligarque influent, Alexandr Stoianoglo, soutenu par les socialistes pro-russes. Mais cette fois, c’est le camp pro-européen qui a remporté le second tour des élections avec 55,41% des voix.

Un soulagement pour l’UE, qui a officiellement ouvert en juin les négociations d’adhésion avec ce petit pays de 2,6 millions d’habitants. Cette victoire serrée cache cependant de profondes divisions dans cette ancienne république soviétique.

 
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