La date du 3 janvier se démarque dans les statistiques de mortalité de ces dernières années. Selon une récente étude de l’Insee, publiée fin octobre 2024, cette journée enregistre en moyenne 1 900 décès entre 2004 et 2023, contre environ 1 600 pour les autres jours de l’année. Cette tendance s’explique par différents facteurs liés au cycle de vie et aux habitudes des Français, notamment l’envie de passer les fêtes de fin d’année en famille, ce qui pourrait retarder les décès des personnes en fin de vie.
3 janvier : un pic annuel de mortalité
Les chiffres de l’Insee révèlent que le 3 janvier est, année après année, le jour où l’on enregistre le plus grand nombre de décès. Cet « effet fin d’année » pourrait s’expliquer par une envie des personnes vulnérables de vivre les vacances et d’aborder une nouvelle année aux côtés de leurs proches. Ce phénomène est particulièrement visible chez les individus en fin de vie, qui semblent retarder l’inévitable pour célébrer un dernier moment avec leurs proches.
En comparaison, certains jours ont des taux de mortalité bien inférieurs. C’est le cas du 15 août, jour le moins meurtrier avec une moyenne de 1.410 décès, soit 12% de moins que la moyenne annuelle. Cette tendance pourrait être influencée par la baisse d’activité des hôpitaux pendant les jours fériés, limitant ainsi l’admission de patients en situation critique.
L’augmentation des décès le jour de son anniversaire
Outre les tendances annuelles, l’étude de l’INSEE met en lumière un phénomène intrigant : le jour de son anniversaire, le risque de décès augmente, notamment chez les hommes de 18 à 39 ans. Ce phénomène, parfois appelé « syndrome de l’anniversaire », a également été observé dans d’autres pays comme comme la Suisse ou les Etats-Unis. Les causes pourraient être multiples : les fêtes d’anniversaire s’accompagnent souvent de comportements à risque, comme la consommation d’alcool, qui augmente les risques d’accidents de la route, de chutes ou de crises cardiaques.
Au Japon, par exemple, l’anniversaire est associé à un risque accru de suicide. Cette date symbolique peut renforcer les sentiments de tristesse ou de solitude chez certaines personnes, augmentant ainsi le risque de comportements autodestructeurs. Ce syndrome, bien qu’encore mal compris, met en évidence l’importance des facteurs psychologiques et sociaux dans les taux de mortalité.
Une baisse globale de la mortalité en 2023
Au global, l’Insee observe une baisse du nombre de décès en France en 2023, avec 639 300 décès recensés, soit une baisse de 35 900 par rapport à l’année précédente. Cette baisse contraste avec l’année 2022 qui a été marquée par une forte mortalité due aux multiples vagues de COVID-19, de grippe et de canicules successives. Cependant, même si la mortalité a diminué, elle reste 4 % supérieure au niveau d’avant la pandémie en 2019.
Cette persistance d’une mortalité élevée s’explique par le vieillissement de la population française et un ralentissement de l’amélioration de l’espérance de vie. En d’autres termes, même si les effets directs de la pandémie s’atténuent, de profondes tendances démographiques continuent d’influencer les statistiques de mortalité.
Jours fériés et mortalité : une tendance à la baisse
L’étude de l’Insee souligne également que les jours fériés sont souvent associés à une légère baisse de la mortalité. Cette observation est particulièrement visible lors des fêtes civiles et religieuses, lorsque les hospitalisations et les interventions sont moins fréquentes, ce qui pourrait influencer les statistiques de décès. En effet, ces jours-là, moins de personnes en fin de vie sont hospitalisées, réduisant ainsi le nombre de décès liés à des complications médicales.
Même si la pandémie de Covid-19 a modifié les schémas de mortalité, l’Insee rappelle que le vieillissement de la population reste un facteur déterminant dans l’augmentation du nombre de décès. Le vieillissement de la génération du baby-boom amène un plus grand nombre de personnes âgées à atteindre un âge plus avancé, ce qui entraîne une augmentation naturelle du nombre de décès chaque année. Dans le même temps, l’espérance de vie augmente moins rapidement qu’auparavant, notamment en raison de certains obstacles liés à la santé publique et aux comportements de la population.
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