statu quo en vue d’une OPEP+ face à un océan d’incertitudes

statu quo en vue d’une OPEP+ face à un océan d’incertitudes
statu quo en vue d’une OPEP+ face à un océan d’incertitudes

Vienne (awp/afp) – Même si les prix du pétrole ne décollent pas, les pays de l’Opep+ devraient se contenter dimanche lors de leur grand-messe biannuelle de renouveler leurs niveaux de production actuels, optant pour la prudence face aux nombreuses incertitudes économiques et géopolitiques.

Loin des débats tumultueux autour des différents quotas de production qui avaient poussé l’Angola à quitter le navire de l’Opep fin 2023, les analystes interrogés par l’AFP s’attendent cette fois au statu quo.

La réunion des 22 ministres de l’Energie, initialement prévue à Vienne, se déroulera finalement par visioconférence, ce qui laisse présager une issue sans surprise.

En novembre, plusieurs membres de l’OPEP+ ont annoncé de nouvelles réductions de production pétrolière pour 2024, avec un objectif : enrayer la chute des prix.

Les prix de l’or noir ont peu évolué depuis, oscillant autour de 80 dollars pour le Brent de la mer du Nord comme pour le WTI américain.

En six mois, les deux références mondiales du brut n’ont augmenté que d’environ 3 à 4 %. Une légère augmentation mais suffisante pour rassurer l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés OPEP+ dans sa stratégie, selon Tamas Varga, expert chez PVM Energy, qui mise sur « une reconduction des objectifs actuels jusqu’à la fin de l’année ». troisième trimestre.

En plus de cet encadrement collectif, “les huit Etats membres ayant volontairement réduit leur production les prolongeront probablement”, estime Giovanni Staunovo, à l’UBS.

L’alliance dispose d’une capacité de réserve de près de 6 millions de barils par jour selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), jouant ainsi sur la rareté de l’offre pour tenter de faire monter les prix.

Ce sont l’Arabie saoudite et la Russie, piliers du groupe, qui font le plus d’efforts, suivies par les Émirats arabes unis, l’Irak, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman.

Désaccords et turbulences

Mais certains membres hésitent à tenir parole, même parmi ces pays volontaires.

“Le plus gros problème est de convaincre le marché de manière crédible que ceux qui ne respectent pas les règles feront amende honorable dans les mois à venir”, souligne Tamas Varga.

À ces dissensions qui fragilisent le groupe, s’ajoutent de nombreuses turbulences.

Des taux d’intérêt élevés partout dans le monde qui tendent à faire monter les prix et à freiner la demande de pétrole brut, des craintes d’un rebond de l’inflation aux Etats-Unis, ou encore un scepticisme quant à la reprise en Chine. Sans oublier les tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

« L’idée, c’est qu’on ne sait pas trop où on va, donc on ne change rien », résume Philippe Sébille-Lopez, spécialiste des questions géopolitiques énergétiques.

Il faudra attendre la saison estivale, habituellement marquée par une forte demande d’essence, “pour analyser le niveau de consommation et voir comment se comportent les économies occidentales”, explique-t-il.

D’autant que le renforcement actuel des réductions de production pour faire grimper les prix se heurterait à la résistance des plus petits membres du groupe, qui ne souhaitent pas voir leurs revenus pétroliers baisser.

L’alliance craint également de perdre des parts de marché au profit d’autres pays producteurs hors OPEP+.

En raison des réductions de production et des bouleversements politiques (en Libye et au Venezuela notamment), l’Opep et ses partenaires contrôlent désormais moins de la moitié de la production mondiale de brut (41,52 millions de barils par jour), selon le dernier rapport de l’AIE. Il s’agit de la part la plus faible depuis la création de l’OPEP+ en 2016.

afp/al

 
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