Ce vendredi 1er novembre débute le mois sans tabac, 30 jours durant lesquels les fumeurs sont invités à poser leur paquet de cigarettes de côté.
Pour y parvenir, la cigarette électronique est-elle un bon remède ? Les avis diffèrent.
Un mois sans cigarette. C’est le défi lancé chaque début novembre depuis une décennie pour inciter les fumeurs à arrêter de fumer, à l’occasion du mois sans tabac qui débute ce vendredi 1er novembre en France. D’après le site officiel (nouvelle fenêtre)plus de 100 000 personnes se sont déjà inscrites pour participer à l’édition 2024. Tous devront mettre en œuvre des techniques pour éviter de recourir au tabac. Les cigarettes électroniques, ou e-cigarettes, sont-elles préférées ?
Pas vraiment recommandé par les autorités…
Pour les autorités, l’usage d’une cigarette électronique pour réduire ou arrêter la consommation de tabac ne fait pas partie des recommandations. « Les produits de vapotage, avec ou sans nicotine, ne sont pas des produits de santé »insiste le ministère de la Santé, dans une note publiée en octobre 2022 (nouvelle fenêtre). Selon lui, « ces produits ou leurs émissions peuvent contenir des substances toxiques ou potentiellement toxiques et leurs effets à long terme sur la santé sont insuffisamment connus »il prévient. « De plus, les données actuellement disponibles ne sont pas concluantes quant à l’efficacité des produits de vapotage en tant qu’outil d’abandon du tabac. »
Les autorités privilégient donc « prise en charge par un professionnel de santé » ainsi que « la mise en œuvre d’un traitement médicamenteux » pour essayer d’arrêter de fumer, plutôt que la cigarette électronique. « Les traitements de substitution nicotinique ont un rapport bénéfice-risque favorable dans l’arrêt du tabac, démontré par les essais cliniques »assure le ministère. Les produits de vapotage ne contiennent pas “pas de preuves scientifiques suffisantes pour confirmer qu’ils constituent une aide à l’arrêt de la consommation de tabac”.
…mais moins nocif que le tabac
Tout le monde n’est pas aussi affirmatif. Dans sa foire aux questions, le site Tabac info service (nouvelle fenêtre)qui dépend de Santé Publique France, indique que « la cigarette électronique peut en effet être considérée comme une aide pour arrêter ou réduire la consommation de tabac »…sans considérer que c’est une recette miracle. “Utilisée seule, elle est bien moins dangereuse que la cigarette classique, car le vapoteur n’inhale pas les substances toxiques du tabac”note-t-il.
Pour le professeur Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de Genève (Suisse), la position officielle sur la cigarette électronique doit être revue. “Elle est arrivée il y a presque 20 ans”argumente-t-il auprès de TF1info. « Plusieurs experts de la santé, dont certains tabacologues, partagent une certaine réticence entretenue par l’Organisation mondiale de la santé, et cela ne contribue pas à faire évoluer la politique, ni à inciter les fumeurs à arrêter de fumer »il regrette. “Le résultat de ce retard, notamment en France, est la persistance du tabagisme à un niveau très préoccupant.”
Le véritable ennemi est la combustion du tabac, pas la nicotine.
Pr. Antoine Flahault à TF1info
Selon lui, « il est urgent de comprendre que la cigarette électronique et avec lui les autres dispositifs de tabac sans combustion, sont les alliés et non les ennemis des politiques publiques de lutte contre le tabagisme.. “Le véritable ennemi est la combustion du tabac et non la nicotine”insiste le professeur Flahault, qui rappelle néanmoins qu’il s’agit d’un « produit addictif, donc déconseillé aux non-fumeurs. »
« Les données nord-américaines et européennes montrent que les cigarettes électroniques, partout où elles sont utilisées et promues, remplacent efficacement la consommation de cigarettes, y compris chez les jeunes »continue-t-il. « Après 20 ans de recul, nous n’avons pas d’inquiétude particulière quant aux risques liés à la cigarette électronique. Ne menons pas la mauvaise bataille.
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Le ministère de la Santé le reconnaît également dans sa note, malgré ses réticences : « En tant que produit disponible gratuitement pour les adultes, les produits de vapotage peuvent être utilisés, au choix de chacun, en dehors ou en complément de l’aide à l’arrêt du tabac dans le cadre du système de santé »on peut y lire. “L’avantage est avant tout de réduire l’exposition aux nombreuses substances toxiques et cancérigènes présentes dans la fumée du tabac.”