Le Premier ministre libanais accuse Israël de refuser tout cessez-le-feu avec le Hezbollah, après une série de frappes dans la banlieue sud de Beyrouth

Le Premier ministre libanais accuse Israël de refuser tout cessez-le-feu avec le Hezbollah, après une série de frappes dans la banlieue sud de Beyrouth
Le Premier ministre libanais accuse Israël de refuser tout cessez-le-feu avec le Hezbollah, après une série de frappes dans la banlieue sud de Beyrouth

Le Premier ministre libanais a accusé vendredi Israël de refuser tout cessez-le-feu avec le Hezbollah, après une série de frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth, les premières depuis le début de la semaine sur ce fief du mouvement islamiste.

L’agence de presse libanaise Ani a fait état d’au moins 10 frappes, précédées d’appels à l’évacuation, qui ont provoqué de fortes explosions et libéré d’épais nuages ​​de fumée.

Ces frappes ont réduit en ruines des bâtiments entiers, quelques heures après la visite à Jérusalem de deux émissaires américains pour tenter de trouver une solution à la guerre qui oppose depuis septembre Israël au Hezbollah, soutenu par l’Iran.

« La prolongation, une fois de plus, de l’agression de l’ennemi israélien […] et le fait qu’il ait une nouvelle fois ciblé la banlieue sud de Beyrouth avec des raids destructeurs, sont autant d’indicateurs qui confirment son refus de tous les efforts déployés pour obtenir un cessez-le-feu », a déclaré le premier ministre libanais, Najib Mikati.

L’armée israélienne a affirmé avoir frappé des cibles du Hezbollah dans les régions de Beyrouth et de Nabatiyeh, au sud.

Les cités antiques « en danger »

Les bombardements ont également visé la ville de Baalbeck, à l’est du Liban, ainsi que les régions d’Aley, à l’est de Beyrouth, et de Bint Jbeil, au sud, selon Ani.

Après des frappes répétées sur Baalbeck et Tyr, au sud du Liban, deux villes classées par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial, une responsable de l’ONU a déclaré vendredi craindre que la guerre ne mette en danger des sites antiques. du pays.

“Les anciennes villes phéniciennes, chargées d’histoire, courent un grand danger d’être laissées en ruines”, a écrit sur X la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, ajoutant que “le patrimoine culturel du Liban ne doit pas être une autre victime”. de la guerre.

Israël poursuit son offensive contre le Hamas, allié du Hezbollah, dans la bande de Gaza, dont le nord et le centre ont été visés vendredi par des frappes meurtrières.

La guerre qui fait rage depuis le 7 octobre 2023 dans le territoire palestinien s’est étendue au Liban, où Israël a lancé le 23 septembre une campagne de frappes aériennes massives.

Au moins 1.829 personnes ont été tuées depuis cette date à travers le pays, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.

L’Organisation mondiale de la santé s’est déclarée vendredi « profondément préoccupée par la multiplication des attaques contre les établissements de santé » et a insisté sur le fait que « les soins de santé ne sont pas une cible ».

Plan américain

Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah au sud du Liban pour permettre le retour de 60 000 habitants du nord de son territoire, déplacés par les tirs de roquettes incessants depuis le début de la guerre à Gaza.

A quelques jours de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré jeudi à Jérusalem les envoyés américains Amos Hochstein et Brett McGurk, partis ensuite pour Washington.

Selon les médias israéliens citant des sources gouvernementales, les envoyés étaient porteurs d’un plan prévoyant le retrait du Hezbollah des zones frontalières du sud-Liban, ainsi que le retrait de l’armée israélienne de cette région, dont le contrôle reviendrait à l’armée libanaise et Casques bleus de l’ONU.

Mais les responsables israéliens ont déclaré que les soldats, engagés dans une offensive terrestre dans le sud du Liban depuis le 30 septembre, ne se retireraient pas avant un accord répondant aux exigences sécuritaires d’Israël.

Benjamin Netanyahu a assuré qu’il « appréciait » le soutien de Washington, tout en refusant de céder aux pressions de son allié.

« Les armées terroristes ne seront plus à nos frontières. Le Hamas ne contrôlera plus Gaza et le Hezbollah ne s’établira pas à notre frontière nord dans des positions lui permettant d’envahir Israël, a-t-il insisté.

Mercredi, le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, s’est dit prêt à un cessez-le-feu « sous conditions », sans préciser lesquelles.

“La morgue est pleine”

Dans la bande de Gaza, des frappes nocturnes contre des maisons ont fait neuf morts à Jabalia, au nord, et à Nusseirat, au centre du territoire, selon le ministère de la Santé du Hamas.

“La morgue de l’hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah”, au centre de Gaza, “est pleine de corps, pour la plupart des enfants et des femmes”, après les frappes de Nousseirat, a déclaré le directeur des hôpitaux de campagne du ministère, Marwan al- Jambons.

L’armée a annoncé avoir tué « des dizaines de terroristes » dans le secteur de Jabalia et le centre de Gaza, et avoir ciblé « plus de 200 cibles » du Hamas à Gaza et du Hezbollah au sud du Liban.

Un leader du mouvement islamiste palestinien, Taher al-Nounou, a réitéré mercredi le refus d’une “trêve temporaire”, après l’annonce par une Source bien informée que les pays médiateurs, l’Egypte, les Etats-Unis et le Qatar, s’apprêtaient à proposer une trêve « de moins d’un mois » sur le territoire.

L’OMS a également annoncé que la vaccination contre la polio, interrompue dans le nord en raison des bombardements, reprendrait samedi.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël, qui a fait 1.206 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, dont des otages tués. ou est mort en captivité.

Sur 251 personnes kidnappées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.

L’offensive de représailles d’Israël à Gaza a fait 43.259 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU.

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