un embaumeur de Brignoles lève le voile sur son métier

un embaumeur de Brignoles lève le voile sur son métier
un embaumeur de Brignoles lève le voile sur son métier

“J.Je vois la mort mais je ne la regarde pasannonce modestement et avec beaucoup de tact, Sébastien Grisolle, la quarantaine, embaumeur, basé à Sainte-Anastasie-sur-Issole. Une phrase teintée de philosophie mais énigmatique qui mérite réflexion.

Son métier, autrefois exercé par son grand-père, repose fondamentalement sur le respect des cadavres et celui des familles vivantes. “Bref, je travaille sur les morts pour les vivants.

Son métier consiste à présenter, à la demande des proches, les défunts avant leur dernier voyage. Il n’est pas “magicien “Mais utilisez les techniques et les outils.”soins« .

“Masque de la mort”

Chaque personne qui lui est confiée est unique. Sébastien aime travailler à partir de photos, récentes de préférence car la faucheuse est « énervante ».

Très vite après la mort, en effet, les signes ne mentent pas. Masque de mort, stagnation du sang sur certaines parties du corps, rigidité cadavérique quasi immuable, l’intervention rapide des services de soins de conservation s’impose. Refroidir le corps avec un lit ou une cellule réfrigérée aide à prévenir la putréfaction.

Mais l’acte n’est pas toujours possible dans l’immédiat, notamment dans les cas où une autopsie est ordonnée.

La profession est réglementée. Sébastien Grisolle a fréquenté la Faculté de médecine de Montpellier. Le lundi est probablement son plus grand jour.

Le processus est toujours le même : les liquides physiologiques (sang, urine, etc.) doivent être remplacés par un liquide de conservation.

Rien à voir avec la momification qui implique le prélèvement d’organes.

La technologie est son alliée. Une sorte de pompe capte le flux, après une incision dans l’artère carotide droite, la plus facile d’accès. “La connaissance de l’anatomie d’un corps humain est essentielleexplains Mr. Grisolle. Les organes d’une dépouille peuvent bouger légèrement. Les thanatopraticiens sont des experts en ce sens.

Il s’agit désormais de redonner une forme acceptable au corps décédé.

“Rétablir le volume”

La principale préoccupation est de redonner du volume au visage et aux mains.

Un cadavre a des lèvres rapidement clairsemées ou inexistantes, des yeux et une bouche ouverts et des doigts sans traits.

L’expert prévient : «Les novices font souvent la même erreur. Ils collent les yeux pour les maintenir fermés mais lorsqu’il faut les retirer, ils arrachent en même temps la peau.

Ensuite, la chimie entre en jeu.

“On dirait qu’il dort.”

Un produit conservateur à base de formol, glycol, correcteur de PH et anticoagulants est ensuite injecté.

L’intégrité de la personne décédée est la priorité pour Sébastien Grisolle.

Photos à l’appui – et parfois grâce à la trousse de toilette du défunt – le résultat est étonnant : les visages ont repris des couleurs, les marques d’un accident de la route ou d’une trachéotomie ont disparu et les prothèses ont réparé les éléments manquants.

Le plus beau compliment que vous puissiez faire à un embaumeur ? Dis-lui : « Merci, on dirait qu’il dort« . “C’est ici que j’ai fini mon travail “, concludes Sébastien.

Une nouvelle salle mortuaire

Pas encore inaugurée, la nouvelle salle mortuaire (1) de l’hôpital de Brignoles est cependant opérationnelle.

Principalement composée de deux salles, elle permet, d’un côté, d’accueillir les familles qui souhaitent se réunir avant les funérailles. C’est la partie publique.

Dans l’espace attenant, les corps reposent discrètement dans des cellules froides. Les trois éléments réfrigérés ont une capacité maximale de 12 personnes, couchées horizontalement. Devant eux, des cartons contenant leurs effets personnels.

Il faut savoir que 90% des gens meurent à l’hôpital. Il y a 25 ans, c’était le contraire », précise M. Grisolle.

1. Ou à la morgue. Elle est nécessairement située dans un établissement de santé, contrairement à la maison funéraire, structure externe gérée par une entreprise privée.

Points de repère

2

C’est le nombre moyen d’heures nécessaires pour pratiquer des soins de conservation d’un corps.

70%

Il s’agit du pourcentage de personnes qui choisissent la crémation plutôt que l’enterrement. Elle est autorisée par l’Église depuis les années 1960.

70%

C’est aussi le pourcentage de personnes qui ont choisi les soins de conservation, plutôt que le simple lavage.

30

C’est le nombre moyen d’actions réalisées sur un mois par votre entreprise.

 
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