pourquoi l’alerte a-t-elle été lancée si tard à la population ?

pourquoi l’alerte a-t-elle été lancée si tard à la population ?
pourquoi l’alerte a-t-elle été lancée si tard à la population ?

l’essentiel
Le bilan des inondations dans le sud-est de l’Espagne aurait-il pu être moins lourd ? C’est la question posée aux autorités locales et nationales, à qui l’on reproche d’avoir lancé l’alerte trop tard.

L’Espagne n’a pas connu une catastrophe naturelle aussi meurtrière depuis 51 ans. Alors que le bilan humain des inondations dans le sud-est continue de s’alourdir, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur un éventuel retard des autorités à avertir la population du danger.

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L’alerte météo lancée dans la matinée

Comme d’habitude lorsqu’il existe un risque de ce type, l’Agence météorologique nationale (Aemet) a émis mardi matin – à 7h31 – une « alerte rouge » pour la région de Valencia dans laquelle l’avertissement était sans équivoque : « Grande prudence ! Le danger est extrême.

La situation s’est ensuite progressivement dégradée au cours de la journée. Mais ce n’est que vers 17 heures que l’organisme régional chargé de coordonner l’action des organisations de secours en cas d’urgence, le Cecopi (Centre intégré de coordination opérationnelle), a été créé à Valence.

L’alerte tardive de la Protection Civile

Ce n’est qu’après 20 heures que le message d’alerte a été envoyé par la Protection Civile aux habitants de Valence. Un message accompagné d’un son strident sur leurs téléphones portables, via le système Es-alert, leur demandant de ne pas sortir de chez eux : « Évitez tout type de déplacement dans la région de Valencia ! ».

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Selon le quotidien Le paysdans le cas de certaines localités parmi les plus dévastées par les eaux, le message a même été envoyé après 21 heures. Il était alors déjà trop tard. Ces quelques heures perdues ont été cruciales car des milliers de personnes sont restées sur leur lieu de travail ou ont quitté leur domicile dans l’après-midi, se retrouvant alors bloquées sur les routes à la merci des inondations déchaînées.

La panne du système d’alerte

“Il est consternant de voir autant de personnes mourir dans des inondations en Europe, alors qu’une fois de plus les météorologues avaient prédit des précipitations extrêmes et lancé des avertissements”, a déclaré Hannah Cloke, qui enseigne l’hydrologie à l’Université de Reading (Royaume-Uni).

“Le fait que des gens meurent dans leurs voitures et soient entraînés dans les rues est entièrement évitable si les gens peuvent être tenus à l’écart” des inondations, a-t-elle poursuivi. « Cela suggère que le système d’alerte des personnes […] a échoué, avec des conséquences mortelles », a-t-elle conclu à propos de la tragédie de Valence.

Les collectivités territoriales pointées du doigt ?

Le pays constate qu’il y a eu une double sous-estimation des risques encourus par les autorités nationales et locales. Ni le gouvernement ni le président de la communauté autonome de Valence, Carlos Mazón, n’ont élevé l’urgence au niveau 3, le maximum prévu. Si cela avait été fait, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, aurait pu prendre le commandement de l’ensemble du système de protection civile.

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Plusieurs sources indiquent à nos confrères que c’est la « generalitat », l’exécutif local, qui a pris seule la décision de ne pas envoyer d’alertes à la population avant 20 heures, alors que de nombreux torrents avaient débordé et que de nombreuses villes étaient déjà inondées.

Les responsables entrent en contact

En effet, le retard dans l’envoi du message d’alerte à la population a été au centre de nombreuses interrogations. La question a également été posée par la presse au ministre de la Politique territoriale, le socialiste Ángel Víctor Torres.

Ce retard dans la diffusion de l’alerte auprès de la population aurait-il pu influencer un nombre aussi élevé de victimes ? Victor Torres n’a pas répondu directement à cette question explosive, se contentant de rappeler l’heure de l’alerte Aemet et celle de l’envoi du SMS de la Protection Civile.

Le président du gouvernement régional, Carlos Mazón, qui est le premier concerné, n’avait pas précisé ce point mercredi soir.

 
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