(Kiev) Un bombardement russe contre un immeuble à Kharkiv, une grande ville frontalière du nord-est de l’Ukraine régulièrement prise pour cible, a tué un enfant et blessé au moins 29 personnes mercredi soir, ont annoncé les autorités locales.
Publié à 6h52
Mis à jour à 20h50
Un attentat à la bombe russe contre un immeuble à Kharkiv, une grande ville frontalière du nord-est de l’Ukraine régulièrement prise pour cible, a tué un enfant et blessé au moins 29 personnes mercredi soir, ont indiqué les autorités locales.
Une bombe aérienne guidée, arme puissante largement utilisée par la Russie, a touché un bâtiment de la ville, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L’enfant tué était un garçon de 11 ans, décédé de « graves blessures à la tête et de fractures », a déclaré le gouverneur Oleg Synegoubov.
“Les destructions causées par la bombe aérienne guidée de l’ennemi sont assez importantes, menaçant de s’effondrer et mettant en danger le travail des sauveteurs en général”, a-t-il déclaré.
Le maire de Kharkiv, Igor Terekhov, a déclaré que la frappe aérienne avait détruit plusieurs étages.
Des vidéos circulant en ligne montrent un trou béant dans la façade d’un immeuble de grande hauteur.
D’autres images, publiées par la police nationale, montrent un amas de débris mêlant morceaux de mur, métal, vêtements et meubles, sur les lieux de l’attaque.
Kharkiv, grande ville de la région du même nom, au nord-est de l’Ukraine, est très régulièrement la cible de tirs russes. Elle est située à moins de 30 kilomètres de la frontière avec la Russie.
Mercredi soir, Volodymyr Zelensky a appelé ses partenaires occidentaux à l’action en réagissant à cette frappe.
Chaque décision retardée signifie au moins des dizaines, voire des centaines, de bombes russes contre l’Ukraine. Leurs décisions affectent la vie de nos concitoyens.
Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine
Il demande notamment à l’Occident le droit de frapper plus loin sur le territoire russe avec des armes à longue portée.
En mai, l’armée russe a tenté une offensive dans la région de Kharkiv, dans le but annoncé de créer une zone tampon pour limiter les attaques ukrainiennes contre des cibles militaires ou industrielles sur son territoire.
Attaque de drones sur Kyiv
Neuf personnes, dont une fillette de 11 ans, ont été blessées dans la nuit de mardi à mercredi à Kiev, la capitale de l’Ukraine, dans une attaque de drone russe qui a provoqué un incendie dans le bâtiment touché, ont annoncé les autorités ukrainiennes.
“A la suite d’une attaque de drone, un incendie s’est déclaré aux deuxième et troisième étages d’un immeuble de neuf étages” dans le quartier Solomianskiï (Ouest), ont indiqué les services d’urgence ukrainiens dans un communiqué publié sur Telegram.
Selon cette Source, l’incendie, “sur une superficie de 40 m²”, a été rapidement “éteint”, tout comme dans un autre bâtiment endommagé.
Au total, “neuf personnes ont été blessées” et d’autres ont été évacuées, ont indiqué les secours.
Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a précisé sur Telegram qu’une fillette de 11 ans avait été blessée lors de cette attaque, lorsque « les débris du drone » sont tombés.
Le 25 octobre, un drone russe a frappé une tour résidentielle également dans le district de Solomianskii, tuant une personne et en blessant deux, selon les services d’urgence.
Les villes ukrainiennes, dont Kiev, sont régulièrement la cible d’attaques de drones et de missiles russes depuis le début de l’invasion par les forces moscovites, il y a plus de deux ans et demi.
L’Ukraine demande inlassablement à ses alliés occidentaux de renforcer ses défenses aériennes à l’approche d’un hiver qui s’annonce le plus rude, la Russie intensifiant ses frappes sur les infrastructures énergétiques.
Le ministère russe de la Défense a pour sa part fait état de 23 drones ukrainiens interceptés au-dessus du territoire russe dans la nuit de mardi à mercredi.
La Russie revendique la prise du village de Krugliakivka
L’armée russe, qui a multiplié ses avancées en Ukraine en octobre, a revendiqué mercredi la prise d’une localité supplémentaire, Krugliakivka, dans la région de Kharkiv, limitrophe de la Russie au nord-est de l’Ukraine.
“Les unités du groupe militaire “Ouest” ont libéré la ville de Krugliakivka”, a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Le village comptait environ 1 200 habitants avant la guerre et est situé à 20 km au sud de Koupiansk, une ville de la région de Kharkiv que Moscou tente de conquérir depuis des mois.
Cette zone avait déjà été occupée par la Russie entre février et septembre 2022, au début du conflit de grande ampleur, avant que l’Ukraine ne la libère à la suite d’une offensive surprise.
Kiev a annoncé mardi une nouvelle mobilisation de 160 000 hommes, face à l’accélération des avancées russes et aux craintes d’un déploiement de troupes nord-coréennes en soutien à Moscou.
La Russie a repris l’initiative depuis environ un an face à des troupes ukrainiennes handicapées par le manque d’hommes, de matériels et les atermoiements occidentaux sur l’usage et l’ampleur de l’aide militaire apportée.
L’armée russe a réalisé en octobre ses plus gros gains territoriaux sur un mois depuis mars 2022 et les premières semaines de son offensive, selon une analyse de l’AFP lundi basée sur les données de l’Institut américain d’étude de la guerre (ISW).