« On commence enfin à voir des femmes, à l’écran, à toutes les étapes de leur vie »

« On commence enfin à voir des femmes, à l’écran, à toutes les étapes de leur vie »
« On commence enfin à voir des femmes, à l’écran, à toutes les étapes de leur vie »

L’actrice était l’invitée, le 19 mai au Festival de Cannes, d’une conférence Women In Motion, le programme du groupe Kering visant à promouvoir les professionnelles des arts et de la culture.

Ce qui fascine Julianne Moore dans un film : le comportement des personnages, leurs motivations, presque plus que l’intrigue. Invitée le 19 mai à une conférence Women In Motion, le programme de promotion des professionnels des arts et de la culture du groupe Kering, l’actrice a évoqué son parcours, et ce qui justement l’attire au cinéma : des histoires, et des héroïnes, dans lesquelles chacun peut se reconnaître.

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Le goût des autres

Julianne Moore a acquis très tôt cette passion pour la façon dont les êtres humains sont dans le monde, alors que sa famille a déménagé au même rythme que son père militaire : « Il fallait constamment s’adapter à différentes cultures, être attentif à son propre comportement et à celui des autres. Enfant, j’adorais les livres et la fiction. Ceci, combiné à ma fascination pour la façon dont les gens vivent, m’a conduit vers le métier d’acteur. »

Pour elle, les plus belles histoires ne sont pas forcément celles de destins extraordinaires : « Bien sûr, on fait des films sur les astronautes ou les reines. Mais nos vies ne sont pas toujours des histoires. Même lorsqu’ils sont normaux, ils sont incroyablement excitants. Nos relations avec les autres, avec les enfants, promener notre chien… Tout cela est intéressant.

Sublimez le quotidien

Sublimer les vies dites « normales » : un enjeu pour le cinéma, notamment lorsqu’il s’agit de personnages féminins décrits à travers leurs rôles d’épouses ou de mères. En ce sens, son travail avec le réalisateur Todd Haynes (avec qui elle a tourné Loin du paradis, Carole Ou mai décembre) a répondu à toutes ses attentes : « Les personnages de Todd sont très importants pour moi. Il aborde les situations des femmes dans des contextes domestiques, avec leurs familles, et à travers le cinéma, il les élève de manière étonnante. Cela vous convainc de regarder ces histoires, qu’elles sont importantes, alors qu’elles ne le sont généralement pas assez au cinéma. Et le spectateur peut s’y identifier. »

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Développements

A 63 ans, Julianne Moore se concentre sur ce qu’elle aime le plus : ses projets. « Une fois qu’un film est terminé, il ne m’appartient plus, je n’ai plus de contrôle sur lui. C’est avant tout la perspective d’un tournage qui me fait tenir. Savoir ce que je vais faire ensuite, qui je vais rencontrer, ce que je vais aimer faire. »

Celui que l’on pourra bientôt voir dans la mini-série historique Marie et Georges (disponible le 3 juin sur Canal +), vient de terminer le tournage du prochain film de Pedro Almodovar, La chambre d’à côtéavec Tilda Swinton, et apparaîtra dans Vallée de l’écho, de Michael Pearce, « un thriller sur une femme et sa fille qui traite du comportement, de la transgression, dans une situation domestique ». Elle partage l’affiche avec Sidney Sweeney, 26 ans, la révélation de Euphorie Et Lotus blancqui a également produit cette année son premier film, Immaculé. Une double casquette admirée par son aînée : « Le monde change, les attentes des femmes changent. Il y a encore plus de choses qu’ils se sentent autorisés à faire. Aujourd’hui, ils n’hésitent plus à saisir certaines opportunités. C’est merveilleux de voir émerger ces talents qui peuvent raconter leurs histoires comme ils le souhaitent. »

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Autre révolution progressiste que salue Julianne Moore : la place des femmes dans l’industrie cinématographique ; « Les choses ont beaucoup changé depuis mes débuts. Notamment en termes de longévité : on commence enfin à voir des femmes, à l’écran, à toutes les étapes de leur vie. Meryl Streep l’a dit dans son discours (lors de l’ouverture du Festival de Cannes, Note de l’éditeur) : elle pensait qu’à 40 ans, sa carrière serait terminée. Il y a également plus de femmes réalisatrices, cinéastes et femmes dans les équipes techniques. Même si on est encore très loin de la parité. » Qui reste à construire, autour de nouvelles histoires empreintes de normalité.

 
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