Marina Bonard voit son plaidoyer de culpabilité invalidé pour le meurtre de son père

Marina Bonard voit son plaidoyer de culpabilité invalidé pour le meurtre de son père
Marina Bonard voit son plaidoyer de culpabilité invalidé pour le meurtre de son père

La Cour d’appel du Québec a invalidé le plaidoyer de culpabilité d’une femme reconnue coupable en 2022 du meurtre de son père. Une décision rare qui donnera lieu à un procès.

Dans un jugement rendu le 8 octobre, le tribunal a jugé probable que Marina Bonard ne puisse pas s’avouer coupable « de manière éclairée ». Cette dernière a reconnu en 2022 avoir tué son père, Jean Bonard, de 26 coups de couteau à la poitrine et au dos le 19 juillet 2019. À la suite de son plaidoyer de culpabilité, la Drummondvilloise de 40 ans a été condamnée à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle pendant 10 ans.

Selon le jugement, de nouveaux éléments de preuve – notamment de graves soupçons de psychose – font désormais craindre un risque d’erreur judiciaire. La Cour d’appel ordonne donc la tenue d’une audience afin de vérifier, le cas échéant, l’aptitude de M.Moi Bonard de faire l’objet de procédures judiciaires et, le cas échéant, de son état mental au moment des faits.

Souffrant d’un trouble du spectre autistique, Marina Bonard a été évaluée à l’Institut de psychiatrie légale Philippe-Pinel en 2021 à la demande de la justice. Au terme d’une évaluation de quatre mois, la psychiatre légiste Marie-Michèle Boulanger a conclu qu’il ne présentait aucune pathologie pouvant affecter la compréhension de ses gestes.

Une relation qui change tout

Parmi les éléments qui composent la nouvelle preuve, on retrouve un rapport de la psychiatre légiste Marie-Frédérique Allard. Dans ce document, ce dernier s’interroge sur les raisons pour lesquelles les diagnostics de schizophrénie et d’autres troubles psychotiques ont été exclus du décret législatif.Rif Boulanger. D’autant plus que MMoi Bonard, soigné pour un trouble psychotique, a vu son état mental s’améliorer grâce à ce traitement.

Par ailleurs, les nombreux épisodes au cours desquels Marina Bonard a été vue en train de parler toute seule ont été exclus, note le D.Rif Allard. “Pendant l’interrogatoire [mené par la Sûreté du Québec]on voit systématiquement MMoi Bonard se parle lorsque le policier quitte la pièce. Elle secoue parfois la tête par oui ou par non, comme si quelqu’un interagissait avec elle », peut-on lire dans le rapport de dix pages.

Une note de dRif Boulanger, de l’Institut Philippe-Pinel, avait déjà souligné la tendance de Drummondvilloise à tourner en rond et à parler toute seule, « comme si elle n’avait pas d’interlocuteur », lors des entrevues d’évaluation.

Il dRif Allard conclut alors que le jugement de Marina Bonard est altéré et qu’elle souffre d’un probable trouble schizophrénique.

L’avocat de l’appelant, M.e Véronique Robert, regrette qu’aucune évaluation n’ait été ordonnée lors des premières procédures pour déterminer l’aptitude de MMoi Bonard pour juger. “Il est certain qu’à la prochaine audience je demanderai une évaluation psychiatrique de M.Moi Bonard”, afferma Devoir.

“Éviter tout risque d’erreur judiciaire”

D’après M.e Pour Frédérique Le Colleter, qui représentait la Couronne à l’audience d’appel du 8 octobre, le retrait d’un plaidoyer de culpabilité en appel est une procédure rare. « La Cour nous permet d’éviter tout risque d’erreur judiciaire », confirme le procureur de la République dans un entretien avec Devoir. « Y aura-t-il d’autres évaluations de l’état mental de M ?Moi Bonardo ? Chance. »

Prononçant sa peine en mai 2022, la juge Lyne Décarie a déclaré que « le mobile du meurtre était nébuleux et restait inexpliqué ».

Selon la version que Marina Bonard a donnée aux policiers, une mésentente serait survenue entre elle et son père alors que ce dernier préparait le dîner. Lorsqu’elle lui a demandé du papier et un crayon, l’homme de 76 ans, qui tenait un couteau, s’est mis en colère. M.Moi Bonard, qui a toujours affirmé avoir été victime de violences physiques et psychologiques de la part de son père, aurait eu peur et aurait retourné l’arme contre lui.

Le lendemain du meurtre, MMoi Bonard avait placardé d’étranges affiches devant sa résidence pour expliquer l’absence de l’homme. L’un a lu “qu’il ne fallait pas le déranger car il se reposait”, sur d’autres “je suis dans l’église des Témoins de Jéhovah et je ne réponds pas au répondeur” ou “je suis à Montréal, un ami est venu me voir”. viens me chercher”.

Le suicide de la mère

Parmi les éléments du dossier de M.Moi Bonard, il y a aussi le suicide de la mère, survenu dans la résidence familiale six ans avant le décès du père. « Ce sont des informations très importantes. Plus de 90 % des personnes qui se suicident souffrent de troubles mentaux. La génétique est importante dans de nombreux troubles mentaux», explique la psychiatre Marie-Frédérique Allard dans son rapport.

« Le suicide d’un parent est toujours un traumatisme pour une personne, et MMoi Bonard ne croit pas au suicide de sa mère. Je suis quand même surprise qu’il n’y ait pas plus d’informations à ce sujet dans son rapport psychiatrique, car cet événement n’est certainement pas anodin », observe-t-elle.

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