Bande de Gaza | Après la mort de son chef, le Hamas refuse de libérer les otages sans cessez-le-feu

Le Hamas a affirmé vendredi que les otages détenus dans la bande de Gaza ne seraient pas libérés tant qu’Israël ne mettrait pas fin à son offensive, malgré la mort de son chef, Yahya Sinouar, qui a porté un coup dur au mouvement islamiste palestinien.


Publié à 6h23

Mis à jour à 19h07

Ce que vous devez savoir

  • Le chef du Hamas Yahya Sinouar a été tué mercredi par des armes israéliennes lors d’une opération à Rafah, au sud de la bande de Gaza ;
  • Il est considéré comme l’artisan de l’attentat du 7 octobre 2023 ;
  • Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a assuré que cette mort marquait « le début de la fin » de la guerre à Gaza.

Lire « Comment Israël a finalement trouvé le chef du Hamas »

En guerre sur un double front, Israël a annoncé jeudi la mort de Yahya Sinouar, tué la veille lors d’une opération de ses soldats dans le sud de la bande de Gaza, tandis que son offensive contre le Hezbollah, allié du Hamas, se poursuit au Liban et également soutenu par l’Iran.

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et très affaibli après plus d’un an de guerre, a confirmé vendredi la mort de son chef, considéré comme l’architecte de l’attaque inédite du 7 octobre 2023 contre Israël.

Le Hamas a affirmé que cette mort « renforcerait » le mouvement et que les otages détenus dans le territoire palestinien ne seraient pas libérés avant que « l’agression contre Gaza ne cesse ».

Sa branche militaire a déclaré que le combat se poursuivrait « jusqu’à la libération de la Palestine », tandis que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a appelé à « l’unité » entre les factions palestiniennes.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déclaré la veille que la mort de Yahya Sinouar marquait « le début de la fin » de la guerre à Gaza, et plusieurs dirigeants étrangers ont exprimé l’espoir qu’elle ouvrirait la voie à un cessez-le-feu. -feu.

Le président américain Joe Biden y a vu une opportunité pour « un chemin vers la paix » au Moyen-Orient et un « avenir meilleur à Gaza, sans Hamas ».

Sa mort rend la paix au Moyen-Orient « plus facile », a jugé le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump.

Dans une déclaration commune, M. Biden et les dirigeants français, allemands et britanniques ont souligné « la nécessité immédiate de rendre les otages à leurs familles, de mettre fin à la guerre à Gaza et de garantir que l’aide humanitaire parvienne aux civils ».

Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a pour sa part présenté vendredi ses « condoléances pour le martyre de Yahya Sinouar » aux responsables du Hamas qu’il a reçus à Istanbul.

Yahya Sinouar, 61 ans, dirigeait le Hamas à Gaza depuis 2017, avant d’être nommé chef politique du mouvement début août à la suite de la mort d’Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans un attentat attribué à Israël.

Selon le New York Times, qui a interrogé le médecin légiste chargé de l’autopsie en Israël, le leader du Hamas a d’abord été grièvement blessé au bras lors d’un échange de tirs, puis tué d’une balle dans la tête.

Son garde du corps, Mahmoud Hamdane, a également été tué, a indiqué vendredi l’armée israélienne.

« Les tueries continuent »

Dans la bande de Gaza assiégée, les Palestiniens hésitaient entre espoir et résignation.

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PHOTO JOHN WESSELS, AGENCE -PRESSE


Un jeune garçon palestinien tient un portrait du chef du Hamas assassiné, Yahya Sinouar, lors d’un rassemblement à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 18 octobre 2024.

« Maintenant que Sinouar a été tué, nous espérons que la guerre prendra fin. Ils n’ont désormais plus aucune raison de poursuivre ce génocide », affirme l’un d’eux, Ali Chameli.

Mais « la guerre ne s’est pas arrêtée, et les tueries continuent avec intensité », juge une autre habitante du territoire, Jemaa Abou Mendi.

En Israël, la mort de Sinwar est considérée par certains comme un signe d’espoir. « J’ai l’impression que nous avons terminé ce que nous avons commencé », a déclaré Dolev, 29 ans, habitant de Tel Aviv.

La principale association des proches des otages “nous a exhortés à profiter de cette avancée majeure pour assurer le retour” des derniers captifs.

Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.

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PHOTO VIOLETA SANTOS MOURA, REUTERS

Un manifestant tient une affiche faisant référence à la mort du leader du Hamas Yahya Sinouar alors que les familles des otages kidnappés lors de l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023 protestent contre le gouvernement et exigent leur libération immédiate, le 17 octobre 2024 à Tel-Aviv.

Cette attaque a fait 1.206 morts en Israël, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels, dont des otages morts en captivité.

Après la mort de Yahya Sinouar, plusieurs analystes ont noté que la portée de cet événement restait incertaine. Bien que « considérablement affaibli », le Hamas « ne va pas disparaître comme ça », décrypte Michael Horowitz, expert du cabinet de conseil en sécurité Le Beck.

“Son influence reste majeure sur Gaza, notamment à travers le contrôle de l’aide humanitaire”, renchérit David Khalfa, spécialiste de la région.

Vendredi, l’armée israélienne a annoncé qu’elle poursuivait ses opérations à Jabalia, au nord de la bande de Gaza. La défense civile du territoire palestinien a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi que 33 personnes avaient été tuées et « des dizaines » blessées dans un bombardement contre le camp de réfugiés situé dans cette ville.

Au moins 42 500 Palestiniens, pour la plupart des civils, ont été tués jusqu’à présent lors de l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas jugées fiables par l’ONU.

Le petit territoire palestinien est un véritable « enfer sur terre » pour le million d’enfants qui y vivent, a déploré vendredi l’Unicef.

« Source d’inspiration »

La mort de Yahya Sinouar intervient dans un contexte explosif au Moyen-Orient, où Israël est entré en guerre fin septembre contre le Hezbollah et a promis de répondre à l’attaque de missiles lancée par l’Iran contre son territoire le 1est octobre.

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PHOTO DAWOUD ABU ALKAS, REUTERS

Un homme pleure après une frappe israélienne sur la ville de Gaza, le 18 octobre 2024.

Pour Téhéran, Yahya Sinouar reste une « Source d’inspiration » au Moyen-Orient.

Après un an d’échanges de tirs aux frontières, Israël mène depuis fin septembre des opérations terrestres dans les régions frontalières du sud Liban, appuyées par une campagne de frappes aériennes.

Israël dit vouloir autoriser le retour vers le nord de son territoire de quelque 60 000 personnes déplacées depuis un an par les tirs incessants de roquettes du Hezbollah.

Ces derniers ont revendiqué vendredi des attaques contre le nord d’Israël, notamment contre les villes de Safed et Haïfa (Nord) et contre une base militaire au centre du pays.

De son côté, l’armée israélienne a indiqué qu'”environ 75 projectiles ont été tirés par le Hezbollah depuis le Liban” vendredi.

Elle a ajouté qu’elle avait mené des raids « ciblés » dans le sud du Liban et tué « une soixantaine de terroristes ».






Vendredi soir, elle a indiqué avoir intercepté une « cible aérienne » en provenance de Syrie.

Au moins 1.418 personnes ont été tuées au Liban depuis le début des bombardements massifs israéliens contre le Hezbollah le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.

L’ONU a recensé environ 700 000 personnes déplacées.

Chloe Rouveyrolles-Bazire, Agence France-Presse

 
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