le discernement des accusés pose question

le discernement des accusés pose question
le discernement des accusés pose question

Eric Gruarin est-il fou ? De toute évidence, le comportement de l’accusé en société est inapproprié. Jugé depuis lundi pour tentative de meurtre sur son frère Jean-Louis, abattu à Toulon le 17 avril 2020 (lire nos éditions précédentes), le quinquagénaire ne cesse de commenter les interventions du président François Guyon ainsi que celles des témoins. Parfois à voix basse, souvent à voix haute. Et lorsque la parole lui est clairement donnée et que le tribunal attend une réponse claire et précise, il s’éloigne du sujet pendant de longues minutes. Presque malgré lui.

Une personnalité paranoïaque

Quatre experts psychiatres ont tenté ce mardi d’éclairer les jurés sur le psychisme de l’accusé. Sans pouvoir établir à l’unanimité un diagnostic similaire. Pour la majorité d’entre eux cependant, Eric Gruarin présentait une déficience de discernement ce matin d’avril 2020 lorsque, après avoir menacé son père Arnaldo, il s’est barricadé dans sa chambre en attendant la réaction de son grand frère.

« Il présente un trouble schizophrénique de type paranoïaque, dit le docteur François Legros. Il est conscient que ce qui lui est reproché est interdit, que prendre une arme n’est pas une bonne idée. Mais sa maladie ne l’a pas empêché de trouver une autre solution. »

Hébergé par “des convictions étranges mais qui restent au niveau des croyances” (docteur Philippe Raymondet), Eric Gruarin aurait agi ainsi en raison des circonstances : « un conflit familial latent, un confinement forcé, le retour de son frère dans l’appartement familial… Sa structure paranoïaque aurait pu l’amener à interpréter la situation de manière excessive, ajoute le Docteur Bénédicte Bastien-Flamain. C’était sa façon de répondre à ce drame familial dans l’isolement.

“Je suis piégé, donc je vais devoir les tuer”

Depuis plusieurs mois, Eric Gruarin marche sur la corde raide. Adepte des théories du complot, comme celle selon laquelle des produits chimiques seraient pulvérisés depuis les réacteurs des avions de ligne – “ils en ont parlé sur LCI !” il a sauté de sa cabine – il en était arrivé à la conclusion que la mort de sa mère d’un cancer en 2013 était le résultat d’une intoxication au dioxyde de carbone. “polonium”. Polonium que son frère aurait placé dans sa robe de chambre, lui causant « fortes démangeaisons » dans le dos.

« Toute sa pensée est centrée sur des troubles délirants persécuteurs ayant des bases hallucinatoires » soutient le docteur Hervé de Peretti, ayant de son côté conclu que le discernement des accusés est aboli. Les échanges téléphoniques avec son partenaire thaïlandais en sont la preuve matérielle. “Ma famille veut me tuer maintenant, il a essayé de traduire sur une application dédiée. Ils m’ont empoisonné avec du polonium, ils ont assassiné trop de gens. Je suis piégé, donc je vais devoir les tuer.

Verdict rendu ce mercredi

“Je me suis retrouvé dans ma chambre avec un pistolet face à des gens que je connaissais de moins en moins”explique l’accusé en désignant son frère avec un air glaçant “cet homme”.

« L’accusé semble avoir peu d’empathie et de regret », note le président au docteur Legros. – « Pourquoi le regretterait-il ? Dans son esprit, il l’a fait pour se défendre. À l’entendre, c’est presque la faute de son frère s’il a été touché.

Eric Gruarin en est également convaincu : ce sont “les gars qui font des piercings” qui a placé les plombs dans le corps de Jean-Louis après que le coup de feu lui ait arraché un doigt de la main droite. “Là où j’ai tiré, il était impossible de le toucher.”

Le verdict sera rendu mercredi soir.

 
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