Plus de deux ans et demi après le début de l’invasion russe, l’Ukraine recule, notamment sur le front oriental du Donbass, où l’armée russe revendique presque chaque jour la conquête d’un nouveau village, comme elle l’a encore fait jeudi matin.
Après avoir déjà défendu son projet à Washington, Londres, Paris, Berlin et Rome, le président ukrainien en a dévoilé les principaux points mercredi devant le Parlement de Kiev.
“C’est cruel, mais efficace” : un officier ukrainien explique la macabre stratégie russe qui semble fonctionner sur le champ de bataille
Suppression des restrictions sur l’usage des armes fournies par l’Occident à l’Ukraine, déploiement d’armes de dissuasion non nucléaires sur le territoire ukrainien… Aucune de ces revendications n’a jusqu’à présent rencontré le soutien unanime des alliés.
Selon Zelensky, les discussions avec les pays de l’UE ont toutefois été positives. “Après nos conversations très franches, la majorité de ceux qui ont pris la parole (les 27 premiers) l’ont fait pour soutenir le plan”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, sans entrer dans les détails.
Rêve de rejoindre l’OTAN
Le plan présenté par Zelenskyj préconise également d’adresser immédiatement à Kiev une invitation à rejoindre l’Otan, seule véritable garantie de sécurité pour son pays, selon le président ukrainien.
Mais là aussi il faudra être patient. Mark Rutte s’est donc limité à rappeler le caractère « irréversible » du cheminement de l’Ukraine vers l’OTAN. “L’Ukraine sera membre de l’OTAN”, a-t-il répété, mais si “la question est de savoir quand, je ne peux pas répondre pour le moment”.
Les Etats-Unis, où se tiendront les élections présidentielles le 5 novembre, refusent pour l’instant d’aller plus loin. Quant à l’Allemagne, son chancelier Olaf Scholz « n’a jamais dit oui, ni non », selon Zelenskyj.
Quant au plan ukrainien, qui sera « sur la table » lors de la réunion des ministres de l’Otan jeudi soir, le nouveau secrétaire général de l’Alliance a jugé mercredi qu’il envoie un « signal fort ». Mais, ajoute-t-il rapidement, « cela ne veut pas dire que je peux dire ici que je soutiens l’ensemble du projet ».
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Les pays baltes se sont montrés plus enthousiastes et ont demandé à leurs partenaires de l’OTAN et de l’UE de soutenir ce plan.
“J’espère que ce plan ne restera pas qu’un bout de papier et qu’il sera suivi d’actions et de mesures”, a déclaré le ministre estonien de la Défense Hanno Pevkur.
«C’est une guerre existentielle. La Russie constitue une menace existentielle pour l’Europe et j’espère que les États membres continueront à soutenir l’Ukraine », a déclaré Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.
Mais de nombreux autres pays se montrent plus prudents, craignant une escalade avec la Russie ou, plus prosaïquement, pour des raisons budgétaires. “Notre hésitation est le moyen le meilleur et le plus direct de parvenir à une escalade”, a déclaré jeudi le président lituanien Gitanas Nauseda à Bruxelles.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé mercredi à “tout faire” pour empêcher la poursuite du conflit en Ukraine, notamment en s’adressant au président russe Vladimir Poutine, mais en concertation avec Kiev.
Pour sa part, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays préside actuellement le Conseil des ministres de l’UE, a qualifié le projet du dirigeant ukrainien de « terrifiant ». “Nous perdons cette guerre, cette stratégie ne fonctionne pas, il faut la changer !”, a-t-il déclaré sur sa page Facebook, appelant à l’ouverture “immédiate” de négociations avec la Russie, où il s’était rendu en juillet lors d’une visite très controversée. mission de paix ».
