Aux États-Unis, et si c’étaient les démocrates qui menaçaient (réellement) la démocratie ?

Aux États-Unis, et si c’étaient les démocrates qui menaçaient (réellement) la démocratie ?
Aux États-Unis, et si c’étaient les démocrates qui menaçaient (réellement) la démocratie ?

FIGAROVOX/TRIBUNE – Pour Alain Destexhe, chercheur au Gatestone Institute (think tank conservateur américain), Kamala Harris pourrait remettre en cause certains principes démocratiques si elle était élue, comme la liberté d’expression ou la transparence du processus électoral.

Alain Destexhe est chercheur au Gatestone Institute, un groupe de réflexion conservateur américain, sénateur honoraire belge et ancien président de l’International Crisis Group. Dernier ouvrage publié Rwanda 94 : le carnage, retour sur les lieux (Éditions Texquis, 2024).


Alors que les démocrates se présentent constamment comme des défenseurs de la démocratie, leur projet politique vise au contraire, selon les républicains et de nombreuses personnalités dont Elon Musk, à saper les fondements du système démocratique américain.

À l’heure où, à l’exception d’une menace vitale pour la liberté d’expression garantie par le premier amendement de leur Constitution. Sous prétexte de protéger les minorités ou le droit des individus à « ne pas être offensés », les propos critiques sur des sujets sensibles comme l’immigration ou l’identité de genre par exemple, pourraient demain être légalement interdits en cas de victoire de Kamala Harris.

Comme Mark Zuckerberg l’a reconnu et comme l’ont révélé les Fichiers Twitter, pendant la pandémie de Covid, la censure qui régnait sur les réseaux sociaux était notamment due à la pression des agences fédérales en violation flagrante du Premier Amendement de la Constitution. Ce précédent a non seulement démontré la faible résistance d’une majorité de la population à la suppression des libertés fondamentales, mais aussi la capacité du pouvoir en place à marginaliser tout discours dissident. Donald Trump et ses partisans accusent également les démocrates de chercher à assurer une domination politique durable en jouant sur les règles électorales et l’immigration de masse.

Malgré leur discours autoproclamé de champions de la démocratie, les démocrates posent en réalité un défi considérable aux principes mêmes de la démocratie.

Alain Destexhe

Les élections présidentielles se décident souvent par quelques milliers de voix dans six ou sept États clés, les fameux « swing states ». Pourtant, plus de dix millions d’immigrés sont entrés sur le territoire américain durant le mandat de Joe Biden. Beaucoup franchissent illégalement la frontière sud, mais d’autres, également très nombreux, grâce à une procédure qui facilite l’entrée légale sur le territoire quasiment sans contrôle puis la dispersion de ces migrants par vols charters sur tout le territoire, notamment dans les swing states. Alors que les démocrates souhaitent faciliter l’accès à la nationalité américaine et que les immigrés votent davantage pour eux, un léger changement démographique, notamment dans les swing states, permettrait à ces derniers de remporter durablement toutes les élections au niveau fédéral. Pour les Républicains, il s’agit d’une stratégie délibérée visant à utiliser l’immigration à des fins politiques.

Ce scénario s’est déjà produit en Californie, un État autrefois solidement républicain – Ronald Reagan en était originaire – mais devenu un bastion démocrate après l’arrivée massive d’immigrés et une opération d’amnistie et de régularisation des immigrants clandestins en 1986. Le Parti démocrate a régné en maître, un scénario que les républicains craignent, non sans raison, de voir se reproduire à l’échelle nationale. Un scénario machiavélique que Donald Trump, JD Vance et Elon Musk ne cessent de dénoncer. Ce dernier, historiquement démocrate, affirme même que cette élection présidentielle pourrait être la dernière véritablement compétitive si Donald Trump ne devient pas président.

Un autre aspect clé du débat qui renforce les soupçons quant aux véritables intentions des démocrates concerne les lois sur l’identification des électeurs. Ils s’opposent en effet à l’obligation de présenter une carte d’identité sous prétexte que cette mesure vise à empêcher les minorités de voter. En Californie, l’État de Kamala Harris, qui sert souvent de laboratoire aux politiques démocrates, une loi récente interdit même la présentation d’une pièce d’identité comme moyen d’identification lors des élections ! Les républicains y voient une tentative délibérée de maintenir un système vulnérable à la fraude, d’autant plus que Covid, la majorité des Américains votent par correspondance, parfois plusieurs semaines à l’avance, ce qui rend le vote complexe et peu fiable. contrôle de l’identité des électeurs.

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Du point de vue républicain, la présentation d’une carte d’identité est essentielle pour garantir l’intégrité du système électoral et prévenir la fraude. Cette mesure est la règle dans presque toutes les démocraties du monde. De son côté, Donald Trump propose des règles simples, similaires à celles en vigueur en : contrôle d’identité strict, bulletins papier (faciles à recompter), et élection se déroulant dans une seule journée.

Malgré leur discours autoproclamé de champions de la démocratie, les démocrates posent en réalité un défi considérable aux principes mêmes de la démocratie. Si la liberté d’expression ne s’applique qu’à certaines opinions, si l’immigration est utilisée pour favoriser un camp politique et si la transparence des élections est compromise, les fondements mêmes de la démocratie sont menacés. .

 
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