Pour Mickaëlle Paty, “il n’y a eu ni réveil, ni sursaut” depuis la mort de son frère

Pour Mickaëlle Paty, “il n’y a eu ni réveil, ni sursaut” depuis la mort de son frère
Pour Mickaëlle Paty, “il n’y a eu ni réveil, ni sursaut” depuis la mort de son frère

« Quatre ans après l’assassinat de mon frère, une grande colère habite en moi. Celui d’avoir perdu du temps, faute d’avoir été entendu. Il n’y a eu ni réveil, ni sursaut, et nos ennemis ont encore gagné du terrain”, affirme Mickaëlle Paty dans son livre “Le cours de monsieur Paty” (Albin Michel), co-écrit avec l’auteure Emilie Frèche.

Elle retrace les événements ayant mené à l’assassinat de son frère le 16 octobre 2020 près du collège où il enseignait, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), 11 jours après avoir donné un cours sur la liberté d’expression. « Désormais, l’alibi des caricatures ou du voile ne leur est même plus nécessaire pour attaquer l’école, nous en avons la triste preuve avec Dominique Bernard (tué en 2023 à Arras, ndlr). Être enseignant suffit à vous mettre dans le viseur de ces fondamentalistes », ajoute-t-elle, appelant à la mise en place « d’une véritable politique publique de promotion de nos valeurs, et pas seulement de leur défense ».

« Il ne faut pas rater la cible, c’est le terrorisme islamiste qui a tué mon frère »

Pour elle, Samuel Paty “est mort parce que face à l’offensive islamiste, depuis des années on n’a produit qu’une série de renoncements qu’on pensait sans importance, mais qui, mis bout à bout, ont construit un système”. Gaëlle Paty, autre sœur de Samuel Paty, revient également sur l’assassinat de son frère dans Libération mercredi.

« Il ne faut pas se tromper de cible, c’est le terrorisme islamiste qui a tué mon frère. Il est le premier responsable. L’école doit rester intransigeante sur ses règles et la liberté dont elle est vectrice », affirme-t-elle. « Mais j’ai aussi pu constater que l’islamisme se nourrit du vide, d’un désengagement de l’État », observe-t-elle.

Elle se dit prête pour le deuxième procès lié à cet assassinat, à partir du 4 novembre, devant la cour d’assises spéciale de Paris où seront jugées huit personnes. Elle explique que le premier procès, celui des collégiens fin 2023, “a véritablement participé à (sa) catharsis”. « Cela m’a permis d’arrêter de souffrir, et de devenir actrice dans quelque chose », décrit-elle.

« Nous continuerons, professeur, ce combat pour la liberté et pour lequel vous êtes devenu le visage »

Dans son livre, Mickaëlle Paty dit «attendre de ce moment judiciaire le rétablissement de la vérité sur le parcours de (son) frère, mais aussi la dénonciation de l’islamisme comme projet politique contre lequel il faut lutter». Mickaëlle Paty a saisi la justice en juillet pour faire reconnaître la responsabilité de l’État dans l’assassinat de son frère.

« Nous continuerons, professeur, ce combat pour la liberté et pour lequel vous êtes devenu le visage », a écrit le président Emmanuel Macron sur X à l’occasion de cet anniversaire. Une minute de silence a été organisée lundi dans les collèges et lycées de à la mémoire de Samuel Paty et Dominique Bernard.

 
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