Les cours des professeurs peuvent-ils ressembler à celui de Samuel Paty tel que publié par sa sœur le 16 octobre 2024 ? Ou les élèves devraient-ils désormais se contenter de commenter de mignonnes caricatures de Louis-Philippe en forme de poire et des petites souris de Plantu ? « Marianne » a interrogé des professeurs d’histoire-géographie. Entre autocensure, appréhensions et affirmation de la liberté d’expression, leurs cœurs vacillent.
Quatre ans après l’assassinat de Samuel Paty, les professeurs de collège et lycée interrogés par Marianne sont souvent partagés sur l’attitude à adopter en classe lorsqu’ils doivent aborder le cours sur la liberté d’expression en éducation morale et civique (CME). Le risque d’autocensure et, plus encore, celui du relativisme règne. D’autant que les programmes scolaires n’imposent en aucun cas de parler de caricatures. Ce cours s’inscrit dans la liberté pédagogique de chaque enseignant.
En mai 2023, l’Ifop a publié une enquête commandée par le comité national d’action laïque. 42% des enseignants reconnaissent avoir modifié leur pratique en ce qui concerne l’enseignement de la laïcité, de l’esprit critique ou de la liberté d’expression. Et ce, dans des directions diamétralement opposées.
