L’éditorial. L’affaire Grégory, une histoire française

L’éditorial. L’affaire Grégory, une histoire française
L’éditorial. L’affaire Grégory, une histoire française

Tous les Français nés avant 1975 se souviennent du 16 octobre 1984. Au fur et à mesure des erreurs judiciaires et des rebondissements, les autres ont pris le train en marche. Depuis quatre décennies, notre pays tout entier suit avec choc, tristesse, révolte et découragement, parfois teinté d’espoir, l’enquête sur la mort de Grégory Villemin. Cet enfant restera à jamais « le petit Grégory », fils de Jean-Marie et Christine Villemin. Restera l’innocence vaincue par la haine et la vengeance, si fortes que l’enfant fut ligoté, tué et jeté dans la Vologne le 16 octobre 1984. Ce soir-là, la pluie qui tomba sur les Vosges fut les larmes de désespoir de tous ceux qui ont la foi. chez les êtres humains.

Grâce à la quête insatiable de vérité de ses parents, aidés par leurs avocats, dont Thierry Moser de Mulhouse, le « petit Grégory » est devenu, au fil du temps, le fils, le frère, le cousin, le petit-fils de tous les Français. La photo de cet ange aux cheveux bouclés est la nôtre, celle de nos enfants et petits-enfants, qui trône sur les buffets familiaux depuis des décennies. L’affaire Grégory est une triste histoire française. Celui d’un grand gâchis, d’un sordide incident local né de jalousies familiales se transformant, par l’incompétence des juges, des policiers et des gendarmes, sous la pression de journalistes sans scrupules, en un déchaînement scandaleux. Si les réseaux sociaux et l’information continue n’ont pas arrangé les choses, la société et l’État de droit ont trébuché et échoué bien avant eux.

Jean-Marie Villemin a tué Bernard Laroche. Il l’a toujours regretté et en a payé le prix. Christine Villemin, elle, a été débarrassée de toutes les méchancetés. Reste une justice qui n’a pas réussi à faire éclater la vérité pour juger les assassins de Grégory. Elle continue son travail. N’est-il pas trop tard ? Tout le monde aimerait y croire mais plus le temps passe, plus l’espoir s’amenuise. Mais si la police technique et scientifique a fait tant de progrès en 40 ans, y croire, c’est aussi une manière de perpétuer la tragédie de l’assassinat de Grégory dans notre mémoire collective.

Pour Jean-Marie Villemin, “Thierry est un grand frère”

« Pour moi, Thierry est un grand frère avec un grand F. Il est proche de moi. Christine et moi ressentons de la gratitude et de l’amitié pour lui. » Jean-Marie Villemin s’exprime ainsi dans la postface du livre de Thierry Moser, Mot d’avocat publié en décembre 2020. Et le père de Grégory, avec qui l’avocat mulhousien échange régulièrement, ajoute, dans cette même postface, que « depuis plus de 30 ans, Thierry Moser se bat de manière désintéressée et déterminée, avec ses confrères, pour Grégory , pour les frères et sœurs de Grégory nés après l’assassinat de 1984, pour Christine et pour moi. Il se bat dans le domaine judiciaire et médiatique. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Une IA pour gérer le trafic urbain, une Amazonie locale, des autoroutes cyclables… la « ville intelligente de Québec », une inspiration pour Perpignan Métropole ?
NEXT Québec | Le deuxième parc éolien d’envergure sera au Bas-Saint-Laurent