40 ans jour pour jour. Cela fait 40 ans que le petit Grégory, 4 ans, a été retrouvé mort dans La Vologne, cette rivière tumultueuse des Vosges. Après avoir découvert son corps sans vie et ligoté le 16 octobre 1984, les enquêteurs ont immédiatement conclu qu’il s’agissait d’un meurtre. Mais alors, qui aurait eu des raisons de s’en prendre au petit garçon et à sa famille ? Peut être ce corbeau « à la voix rauque » qui les avait prévenus il y a plus d’un an de la tragédie qui allait se produire.
Interrogé par Ouest de la FrancePatricia Tourancheau, spécialiste des affaires pénales et auteure du livre « Le récit complet de l’affaire Grégory » aux éditions Points, est revenue sur ce détail méconnu de l’enquête. En effet, avant d’être l’histoire du meurtre du petit Grégory, c’est aussi une histoire de menaces et de corbeau. “C’est fou», assure l’auteur et pour cause, la personne derrière les appels téléphoniques a toujours cherché à nuire à la famille Villemin.
Meurtre du petit Grégory : ces appels téléphoniques du corbeau reçus bien avant la mort du petit garçon
Depuis le début des années 80, la famille du petit Grégory est
la cible d’un corbeau ou plusieurs corbeaux. Albert et Monique Villemin, les grands-parents du petit garçon, mais aussi Jean-Marie et Christine, reçoivent des appels téléphoniques tantôt silencieux, tantôt haineux et font l’objet de canulars morbides. Exaspérés, ils se mettent sur liste rouge, mais continuent d’être harcelés même sur leur lieu de travail.
“Jean-Marie a fini par se mettre sur liste rouge pour ne plus être harcelé. Un soir d’avril 1983, le corbeau l’a appelé sur son lieu de travail. La conversation durera 30 minutes.», explique Patricia Tourancheau. Une conversation aussi dérangeante que prenante. Rapidement, l’interlocuteur parle d’avoir blessé Christine Villemin, l’épouse de Jean-Marie. Fort de son envie de ne pas se laisser impressionner, il assure qu’il «je trouverai un autre chaton» si nécessaire. Un discours qui pousse le corbeau à aller encore plus loin.
crédit photo : France 5
Affaire Grégory Villemin : ces menaces contre le fils de Christine et Jean-Marie envoyées 1 an et demi avant le drame
“Je vais chercher ton enfantça te fera encore plus mal», dit alors le corbeau, piqué. “Ne le laissez pas traîner, je le surveillerai avec des jumelles. Si je le trouve dehors, je l’emmène et tu le retrouveras stangnié là-bas en Vologne.”, ajouta le corbeau. Un an et demi plus tard, le petit Grégory Villemin est enlevé devant sa maison de Lépanges-sur-Vologne, tué et jeté à la rivière.
“Ce soir-là, le corbeau comprendra ce que c’est le point faible de Jean-Marie Villemin», indique Patricia Tourancheau. Menaces qui ont eu lieu en avril 1983 et qui ont brusquement cessé en mai de la même année avec une lettre au contenu étrange : «Adieu mes chers idiots». Pendant plusieurs mois, la famille retrouve une certaine sérénité avant de vivre un drame qui la marquera à jamais.
Le petit Grégory est mort en Vologne : qui se cache derrière le corbeau ?
Depuis 40 ans, les enquêteurs se penchent sur les lettres et enregistrements laissés par le corbeau. Qui pourrait bien être derrière ces menaces ? Au moment de l’appel téléphonique, Jean-Marie Villemin tentait de découvrir l’identité de la personne derrière tout cela. En vain. “je vais te citer 4 noms. Donne-moi ta parole que tu me diras si tu es l’un des quatre», avait lancé le père de Grégory.
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crédit photo : France 5
Les Noël, Pascal Verdu, Marcel Jacob et Roger Jacquel, a-t-il dit. Ce à quoi le corbeau répondit : «Oui, il y en a un sur les 4, mais tu ne sauras pas qui c’est». En novembre 1944,
Bernard Laroche, le cousin de Jean-Marie Villemin est mis en examen après les déclarations de sa belle-soeur Murielle Bolle. Libéré après les rétractations de l’adolescent, Bernard Laroche a été tué par le père de l’enfant, convaincu de sa culpabilité. A ce jour, l’auteur du meurtre de Grégory Villemin reste inconnu.
