Près de six ans après l’explosion de deux immeubles de la rue de Trévise, à Paris, les habitants pourront enfin regagner leur logement à partir du 1er novembre. La ville compte contribuer au développement du quartier et a annoncé que 8 millions d’euros seront versés aux sinistrés d’ici la fin de l’année.
Une attente interminable. Près de six ans après l’explosion de deux immeubles de la rue de Trévise dans le 9e arrondissement de Paris, les habitants pourront enfin regagner leur domicile à partir du 1er novembre, rapportent nos confrères du Parisien.
Le 12 janvier 2019, deux immeubles explosent rue de Trévise. Quatre personnes, dont deux pompiers, ont été tuées et 66 ont été blessées. L’incident aurait fait près de 400 victimes.
La ville de Paris va ainsi mettre fin à l’arrêté interdisant l’occupation des locaux. Elle a été prise au lendemain du drame en raison de l’état des bâtiments, jugés dangereux. “Les architectes de la préfecture de police doivent encore s’assurer qu’il n’y a plus de risque sur les bâtiments”, a indiqué la municipalité au Parisien.
« Du renouveau, mais au même endroit »
Certains résidents sont impatients de regagner leur appartement. « On revient surtout pour les enfants, pour enfin se stabiliser. Nous allons quand même faire une fête le soir du chantier, pour redonner un peu de vie à notre appartement. Du renouveau, mais au même endroit», se réjouit Vanessa, habitante du 5e étage.
Mais les séquelles sont toujours présentes. « Si nous n’avions pas été à un étage aussi élevé, nous ne serions peut-être plus là… », avoue-t-elle, avant de détailler les aventures qu’elle a vécues pendant tout ce temps. « Nous avons dû déménager six fois. Nos affaires sont dans des cartons depuis plus de cinq ans.
Tout a été refait, mais « tout n’est pas terminé », assure Dominique Paris, habitante d’un des immeubles, et membre de l’association Trévise Ensemble. Depuis huit mois, elle suit de près le chantier. « Nous n’avons toujours pas d’électricité, les assureurs ne veulent pas payer les déménageurs… Nous sommes tous endettés. Émotionnellement, c’est difficile. Personne ne peut savoir ce que nous ressentons», dénonce-t-elle.
C’est la raison pour laquelle certains ont choisi de ne pas revenir. « Ils ont reconstruit leur vie ailleurs, ne veulent plus déménager, n’envisagent plus de vivre ici. Dans mon immeuble, nous ne sommes que 8 sur 14 », explique Dominique Paris.
8 millions d’euros d’aide d’ici fin décembre
La majorité des 29 logements de l’immeuble du 6 rue de Trévise devraient être restaurés d’ici la fin de l’année. Les travaux dans les parties communes se termineront dans les prochains jours.
Et la ville entend également porter assistance aux sinistrés, en réalisant des aménagements dans le quartier. « Les travaux du réseau souterrain, de l’eau et du gaz et des routes sont en cours d’achèvement. Puis, au printemps prochain, nous aménagerons la rue pour la rendre piétonne, la rendre la plus agréable possible et créer une entrée du village de Trévise », explique Delphine au Parisien Bürkli, maire Horizons du 9e arrondissement.
L’élu souhaite également poser une plaque commémorative sur une jardinière, « à proximité mais pas sur le bâtiment ». 8 millions d’euros d’indemnisation seront également versés aux victimes d’ici fin décembre, selon la municipalité.
Les résidents des 13 logements du 13 rue Sainte-Cécile, à proximité du lieu de l’explosion, devront attendre début janvier pour revenir s’installer.
