Les taux d’intérêt commencent à baisser en Europe alors que la Fed est à la traîne

Les taux d’intérêt commencent à baisser en Europe alors que la Fed est à la traîne
Les taux d’intérêt commencent à baisser en Europe alors que la Fed est à la traîne

Les banques centrales mondiales qui se sont unies pour lutter contre l’inflation commencent à s’effondrer, les décideurs européens devenant pessimistes, tandis que la Réserve fédérale américaine reste prudente quant à la réduction des taux d’intérêt trop tôt.

Après le cycle de resserrement monétaire mondial le plus agressif depuis des décennies, voici où en sont les principales banques centrales et ce qu’elles devraient faire à l’avenir.

1/ SUISSE

La Banque nationale suisse a abaissé ses taux de 25 points de base à 1,50% en mars, laissant le franc suisse à la traîne du dollar et de l’euro alors que les traders parient sur une nouvelle baisse en juin.

L’inflation suisse a atteint 1,4% en avril, mais reste dans les limites de l’objectif de la BNS pour le onzième mois consécutif.

2/ SUÈDE

La Riksbank suédoise a abaissé mercredi ses taux directeurs de 4% à 3,75% et a déclaré qu’elle les réduirait encore si l’inflation restait contenue.

La hausse des prix à la consommation a ralenti pour s’établir juste au-dessus de l’objectif de 2 %, l’économie suédoise trébuchant sous la pression des taux d’intérêt élevés. Le prochain dilemme de la Riksbank est la faiblesse de la couronne et la possibilité que des coûts d’importation plus élevés relancent l’inflation.

3/ ZONE EURO

La Banque centrale européenne devrait réduire ses taux en juin alors que l’inflation est proche de son objectif de 2 % et que la croissance est tiède. Les marchés anticipent près de trois baisses cette année.

La grande question est de savoir dans quelle mesure la BCE peut s’écarter de la Fed. Les décideurs politiques pourraient craindre que la forte inflation américaine ne soit un signe avant-coureur de ce qui se passera dans les économies développées.

4/CANADA

L’inflation canadienne a atteint 2,9 % en mars et la croissance démographique stimule l’économie, mais l’optimisme du gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, quant à une modération des pressions sur les prix, a renforcé les paris sur une réduction des taux.

Les traders estiment qu’il y a environ 60 % de chances que les taux soient réduits en juin et s’attendent à une réduction des coûts d’emprunt en juillet.

5/ BRETAGNE

La Banque d’Angleterre a maintenu ses taux d’intérêt à 5,25 %, leur plus haut niveau depuis 16 ans, mais le gouverneur Andrew Bailey s’est dit « optimiste quant au fait que les choses évoluent dans la bonne direction » et un gouverneur adjoint a voté pour une réduction.

M. Bailey a déclaré que la BoE avait encore besoin de preuves supplémentaires que l’inflation – qui était de 3,2 % en mars – resterait faible avant de réduire les taux. Les marchés s’attendent à une première baisse en août.

6/ ETATS-UNIS

La Fed a maintenu ses taux dans une fourchette de 5,25 % à 5,5 % depuis juillet 2023. Elle a maintenu ses taux le 1er mai et a apaisé certaines craintes, suite à des chiffres d’inflation élevés, quant à sa prochaine action ou à une nouvelle augmentation.

L’indice S&P 500 de Wall Street, qui a chuté d’environ 4 % en avril, a récupéré une grande partie de cette perte alors que certains responsables de la Fed ont réitéré qu’il fallait s’attendre à des baisses de taux à terme. .

Les opérateurs qui, en janvier, attendaient que la Fed baisse ses taux de 150 points de base cette année, tablent désormais sur un peu plus de 40 points de base. Une première baisse de taux est prévue pour septembre.

7/ NOUVELLE ZÉLANDE

L’inflation néo-zélandaise, à 4 %, devrait rester supérieure à l’objectif de 1 à 3 % fixé par la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande, car la migration augmente la demande intérieure, a déclaré cette semaine l’Organisation à propos de la coopération économique et du développement.

Les investisseurs ne s’attendent pas à des baisses de taux avant octobre ou novembre.

8/ AUSTRALIE

La Banque de réserve d’Australie a maintenu mardi ses taux à 4,35 %, leur plus haut niveau depuis 12 ans. Elle ne devrait pas réduire les coûts d’emprunt cette année car elle prévoit une inflation plus élevée et le gouvernement prépare les ménages à des réductions d’impôts à partir de juillet.

Les marchés à terme estiment la probabilité d’une hausse en août à 20 %.

9/ NORVÈGE

La banque centrale norvégienne est devenue plus optimiste le 3 mai, lorsqu’elle a maintenu ses taux à 4,50 % et a averti qu’ils pourraient rester à ce niveau « plus longtemps qu’on ne le pensait auparavant ».

Cette position s’explique par une économie robuste et une inflation sous-jacente de 4,5 %, bien au-dessus de l’objectif de 2 %.

La Norges Bank avait envisagé une réduction en septembre, mais la plupart des économistes s’attendent désormais à ce qu’elle n’intervienne qu’en décembre, voire l’année prochaine.

10/ JAPON

La Banque du Japon constitue un cas particulier puisqu’elle a relevé ses taux en mars pour sortir du territoire négatif pour la première fois en 17 ans.

Cette décision n’a toutefois pas réussi à combler l’écart béant entre les coûts d’emprunt japonais et américain, envoyant le yen à son plus bas niveau depuis 34 ans et incitant le gouvernement à intervenir pour stimuler la monnaie.

Le gouverneur de la BoJ, Kazuo Ueda, a intensifié son discours belliciste cette semaine, affirmant que la banque centrale pourrait prendre des mesures si la faiblesse du yen entraînait une hausse de l’inflation.

 
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