Jean-Baptiste Marty avec AFP / Crédit photo : DR
07h36, le 11 octobre 2024modifié pour
07h41, le 11 octobre 2024
Trois semaines après le meurtre de Philippine, étudiante de 19 ans à l’université Paris-Dauphine, retrouvée enterrée au bois de Boulogne, la France a déposé mercredi une demande auprès des autorités suisses pour l’extradition de Taha O., le meurtrier présumé. “La France insistera bien entendu pour que cette personne soit jugée en France”, a déclaré le ministre de la Justice Didier Migaud. La demande « a été faite par la France à temps. Il faut maintenant que la procédure suive son cours.»
Taha O., un Marocain de 22 ans, est le principal suspect. Il a été arrêté en Suisse le 24 septembre. “Il est aujourd’hui détenu en Suisse, il y a donc une garantie quant à sa détention”, a assuré Didier Migaud. Son extradition tarde, mais elle a de fortes chances d’aboutir, car toutes les conditions sont réunies pour le rapatrier vers la France.
Le suspect risque la prison à vie
D’abord, du côté judiciaire. Les infractions doivent être répréhensibles tant en France qu’en Suisse. Des délits qui entraînent au moins quatre mois de prison, ce qui est le cas ici pour viol et meurtre. Mais ce n’est pas tout, comme l’explique Maître Philippe Fontana, avocat au barreau de Paris : « L’incrimination ne doit pas reposer sur un mobile politique. La personne ne doit pas être de nationalité suisse».
Ces conditions remplies, les délais d’extradition peuvent varier, précise M. Fontana : « Soit il y a une procédure classique et vu le retentissement médiatique de l’affaire, elle ne prendra que quelques semaines. Ou alors, il y a une procédure d’extradition simplifiée et là, c’est une question de mois, un mois seulement. Enfin, si l’intéressé conteste son extradition, cela prendra quelques mois.
Une fois remis aux policiers français, le placement en détention provisoire de Taha O. ne fait plus aucun doute. Pour le viol et le meurtre de Philippine, le suspect risque la réclusion à perpétuité.
