GRDF réclame l’implantation de nouveaux réacteurs au méthane en Bretagne

GRDF réclame l’implantation de nouveaux réacteurs au méthane en Bretagne
GRDF réclame l’implantation de nouveaux réacteurs au méthane en Bretagne

Pour atteindre la trajectoire de l’Accord de Paris et répondre à l’urgence environnementale, le gestionnaire du réseau de distribution de gaz GRDF élabore son plan de décarbonation par région. En Bretagne, où la filiale Engie compte 534 000 foyers clients, l’un de ses trois principaux leviers concerne le développement des gaz renouvelables, avec l’objectif d’atteindre 30 % de gaz vert (biométhane) dans les réseaux électriques. d’ici 2030.

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Cela représente plus de 20 % au niveau national. Et cela implique de multiplier par cinq les capacités de production pour atteindre 5,1 térawattheures par an, dont 4,6 % via la méthanisation (production à partir de déchets). Dans la région, 90 digesteurs de méthane à injection ont été implantés depuis 2015 et génèrent une production de 1 térawattheure injecté dans le réseau, pour 7 % de la consommation. À cela s’ajoutent près de 150 unités de cogénération d’électricité.

200 nouveaux digesteurs de méthane en 2030 ?

« La Bretagne est une terre d’élevage, il y a du matériel pour produire du gaz vert à partir d’effluents et de résidus de cultures à usage domestique ou professionnel » observe David Colin, directeur Territoires chez GRDF Bretagne.

« Sans grandes industries, la consommation est moins importante mais le potentiel est là. Pour la seule méthanisation, elle est estimée à 14 térawattheures. Outre un doublement du nombre de méthaniseurs (environ 220 en 2030), la croissance de la production de gaz vert sera également tirée par de nouveaux moyens de production comme la pyrogazéification (conversion des résidus et déchets solides en gaz injectable) et la gazéification hydrothermale ( conversion de la biomasse humide en gaz naturel) » précise David Colin, qui cible en priorité la méthanisation agricole (à la ferme) ou la méthanisation territoriale.

Comme le méthaniseur de biogaz inauguré en 2023 aux Marches de Bretagne, près de Fougères, et développé par la communauté de communes avec l’aide du Conseil régional et du syndicat des énergies renouvelables 35 Energ’IV. Cette unité alimente 1 800 foyers en gaz vert issu des fumiers de plusieurs exploitations agricoles et des déchets des industries agroalimentaires.

Un sujet sensible

« GRDF finance 60% des raccordements des unités et nous facilitons les implantations en adaptant le réseau » explique David Colin. La direction régionale prévoit également un investissement global de 250 à 300 millions d’euros d’ici 2035 pour financer la pose de canalisations et de raccordements, la maillage des zones de consommation, les stations de stockage et de retour, qui redirigent le gaz vers le réseau de transport. De quatre aujourd’hui, il y en aura une vingtaine en 2035.

La méthanisation, parfois accusée de causer des nuisances sur en termes d’odeurs, voire de risques de débordement ou de pollution, Cela reste cependant un sujet sensible en termes d’acceptabilité sociale auprès des habitants. Son avenir dépendra en effet des collectivités propriétaires des réseaux et de la Région.

Depuis 2019, la Bretagne a arrêté les subventions à la méthanisation industrielle, devenue « rentable » et se concentre actuellement sur l’accompagnement des éleveurs dans la micro-méthanisation (système nénufar de couverture des fosses à lisier pour produire du gaz et de la chaleur autoconsommée). Le Conseil régional pourrait également rendre publique d’ici la fin de l’année une étude, en cours depuis 2021, « pour une méthanisation raisonnée » et avec un cadre réglementaire précis.

« La Bretagne a la capacité d’être autonome en matière de production de gaz non fossiles à l’horizon 2050. Nous avons besoin des pouvoirs publics pour développer une vision politique autour de l’ENR, d’autant plus que la position gazière est importante dans la région » insiste David Colin.

Baisse de la consommation de 3 à 5% par an

1,1 million de Bretons sont chauffés au gaz dans le réseau exploité par GRDF. Cela représente une maison sur trois et un logement collectif sur deux, et un peu plus de 500 000 points de livraison. Premier territoire pour l’habitat individuel (71%), la Bretagne compte également 51% de logements classés E, F ou G en termes d’énergie.

Alors que la consommation de gaz a baissé de 25 % entre août 2023 et juillet 2024 en France, la trajectoire de décarbonation de GRDF passe également par la réduction de l’empreinte carbone de ses clients bretons.

Le fournisseur, qui prévoit de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre de ses propres activités, anticipe une baisse de la consommation de 3 à 5 % par an d’ici 2030 : pour atteindre 13,3 térawatts. -heures d’énergie primaire en 2030 contre 17 térawattheures actuellement (- 21 % entre 2019 et 2030).

« La baisse de la consommation va se poursuivre et sera liée aux initiatives de sobriété, de rénovation et d’efficacité énergétique » assure David Colin, qui vise une clientèle stable.

« Le gaz sera de plus en plus vert. Il a sa place dans les travaux de décarbonation, à un coût acceptable et durable (nouvelle chaudière, conversion fioul-gaz, pompe à chaleur hybride) » argumente David Colin.

 
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