Volodymyr Zelensky à Paris : l’Ukraine peut-elle encore gagner ?

Volodymyr Zelensky à Paris : l’Ukraine peut-elle encore gagner ?
Volodymyr Zelensky à Paris : l’Ukraine peut-elle encore gagner ?

Quelque part dans l’est de la France, quelque 2 300 soldats ukrainiens sont en formation. Avec 1 500 soldats français, ils ont recréé un champ de bataille ukrainien, les tranchées creusées à l’identique, comme s’ils étaient dans le Donbass, le bruit des drones au-dessus de leurs têtes, les explosions d’obus pour les stresser.

Cette future brigade ukrainienne de 4 500 hommes s’entraîne sur du matériel français, dont le canon César, qu’elle retrouvera à son retour dans son pays, début 2025. Parallèlement, les premiers avions Mirage 2000 arriveront en Ukraine. pour lequel les pilotes ukrainiens s’entraînent actuellement en France. Des scènes similaires se produisent dans d’autres pays de l’OTAN associés aux efforts de soutien à l’Ukraine.

Deux ans et demi après le début de l’invasion russe, cette énorme machine logistique et financière occidentale permet à l’armée ukrainienne de tenir tête à un adversaire théoriquement plus puissant qu’elle. Mais cela lui permet-il d’envisager une victoire ? Cette question est au cœur du voyage de Volodymyr Zelensky, qui est en France aujourd’hui, en Allemagne demain.

Le président ukrainien vient présenter à ses alliés ce qu’il a appelé « le plan de victoire ». Mais il n’a pas eu de chance : le cyclone Milton, qui a frappé la Floride, a contraint Joe Biden à annuler sa participation à une importante réunion prévue dimanche à Ramstein, en Allemagne, avec le président ukrainien et les Européens.

L’ombre de Donald Trump plane sur la question ukrainienne, lui qui a critiqué l’administration Biden pour ne pas avoir aidé les victimes des cyclones, mais pour avoir envoyé, dit-il, « des dizaines de milliards à des pays étrangers dont la plupart des gens n’ont jamais entendu parler ». Joe Biden a annulé son voyage pour ne pas servir la propagande de Trump, mais c’est une mauvaise nouvelle pour l’Ukraine.

Le « plan de victoire » de Zelensky est en cours d’élaboration depuis plusieurs semaines et sa réussite nécessite les alliés de l’Ukraine.

Toute l’ambiguïté du projet ukrainien réside dans la définition du mot « victoire ». On n’en connaît pas les détails, mais il ne s’agit pas, ou plus, d’une victoire militaire qui consisterait à chasser l’armée russe des territoires ukrainiens. Ce n’est pas réaliste, et les Ukrainiens en conviennent, même s’ils ont du mal à l’admettre.

Il s’agit aujourd’hui de donner à l’Ukraine les moyens de modifier les rapports de force, d’amener la Russie à la table des négociations dans des conditions favorables à Kiev. Ce n’est pas tout à fait la même chose, cela impliquera des compromis, donc des sacrifices pour l’Ukraine.

Les raisons de ce réalisme sont à la fois l’agressivité militaire russe qui fait mal à l’Ukraine, la « fatigue » de la population dont témoignent les difficultés de recrutement, et la réticence des Occidentaux à prendre trop de risques dans cet affrontement. , même indirectement, avec une Russie nucléaire.

Même Kamala Harris, dit-on du côté occidental, serait favorable à une négociation visant à mettre fin à cette guerre coûteuse en vies humaines et en dollars. A condition que Kiev change le rapport de force avec son « plan de victoire » ; à condition aussi que les Occidentaux lui en donnent les moyens.

 
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