L’ancien Premier ministre italien Mario Draghi a déclaré mercredi vouloir éviter que l’Europe ne devienne “un mur de taxes douanières”, dans un contexte de tensions entre la Chine et l’UE au sujet des surtaxes imposées par Pékin sur les véhicules électriques.
“La stratégie qui consisterait à construire un mur de taxes douanières autour de l’économie européenne n’est pas réalisable”, a déclaré mercredi à Paris l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), invité à s’exprimer au siège. de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
“Nous avons tiré une grande partie de notre prospérité de l’ouverture des marchés à travers le monde”, a également estimé M. Draghi, auteur d’un rapport publié début septembre sur la compétitivité de l’UE, rappelant que la moitié de la richesse créée par l’Union européenne provient du commerce alors qu’il est inférieur à 30 % pour les États-Unis.
“Nous nous ferions du mal” en suivant la voie du protectionnisme, avait déjà déclaré fin septembre le responsable italien, qui recommande notamment dans son rapport de se défendre par l’innovation.
Sans stratégie alternative au protectionnisme, “les grandes puissances peuvent répondre beaucoup plus facilement contre nous parce que nous sommes très ouverts”, a poursuivi M. Draghi mercredi, faisant allusion à la réponse chinoise aux taxes douanières européennes sur les véhicules électriques annoncée début octobre. Pékin a déjà annoncé des mesures de rétorsion contre le cognac importé d’Europe et pourrait sévir contre d’autres secteurs.
