les multiples raisons de la nette montée en puissance de cette « relique barbare »

les multiples raisons de la nette montée en puissance de cette « relique barbare »
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Depuis plusieurs mois, l’or a pleinement retrouvé son statut de valeur refuge, battant record sur record. Ce mardi, l’once s’échangeait à 2.357 dollars. Pour Jérôme van der Bruggen, C.responsable des investissements (CIO) à la banque Degroof Petercam, le métal jaune a «a franchi un seuil important en février » lorsqu’il a franchi la barre des 2 050 $.

Avant de donner des explications sur cette hausse, l’expert précise d’emblée que le marché de l’or est en “très technique” de sorte que “la partie de la psychologie y est très importante”. Les calculs de valeur intrinsèque, souvent basés sur la génération de revenus, ne sont pas pertinents pour l’or puisqu’il n’a aucune valeur intrinsèque.

L’or vole de record en record : grâce à la baisse attendue des taux d’intérêt

Il est également très dangereux de tenir pour acquises certaines corrélations observées dans le passé, comme la bonne performance de l’or en période de taux d’intérêt réels négatifs. La récente hausse de l’or malgré la hausse du coût de la monnaie en est la preuve.

«Relique barbare»

Reste désormais à comprendre la nette hausse du métal jaune et d’autres valeurs refuges comme le franc suisse ces derniers mois.

« J’ai entendu dire que de nombreuses banques centrales, notamment asiatiques, ont stocké de l’or. Cela explique la stabilité des prix. Ils voulaient se diversifier par rapport au dollar. souligne Jérôme van der Bruggen. Ce “désir de diversification » trouve son origine dans la décision des Américains en février 2022 – au début de la guerre en Ukraine – de restreindre l’accès au dollar, notamment aux Russes.

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« La confiance qu’inspire l’or est une pure question de psychologie »

Et si les banques centrales se sont rabattues sur l’or, qui est un actif peu liquide, c’est parce qu’il représente la valeur refuge par excellence. “L’or a été appelé la relique barbare parce qu’il constitue un bon gardien de valeur. Il faut aujourd’hui la même quantité d’or pour acheter la même quantité de blé qu’il y a 2000 ans. La confiance qu’inspire l’or est une pure question de psychologie. » rappelle Jérôme van der Bruggen.

En ajoutant «qu’il n’y a jamais une seule raison sur les marchés pour expliquer la hausse de l’or ». A ses yeux, le métal jaune est également en hausse en raison du contexte de craintes sur le «la soutenabilité des déficits budgétaires et la difficulté qu’ont nos dirigeants à les réduire.» Il prend l’exemple de la , qui peine à trouver les mesures qui permettront de relever les 10 à 20 milliards d’euros nécessaires pour ramener son déficit sous la barre des 5 %.

Instrument de couverture

Certains experts attribuent également la hausse de l’or à la nervosité des marchés boursiers et à la crainte d’un krach. Historiquement, l’or a tendance à augmenter lors des périodes de krach boursier et de crise de liquidité, comme on l’a vu lors de la dernière crise boursière en 2008. C’est aussi pour des raisons de décorrélation que Degroof Petercam met une infime part d’or (environ 1% ) dans tous les portefeuilles. Il s’agit d’une sorte d’instrument de couverture permettant de se protéger contre une baisse des cours boursiers. «On fait un mélange de valeurs décorrélées» parmi lesquels il y aura peut-être aussi le franc suisse (qui bénéficie lui aussi pour le moment d’un quelque peu “plus rigoureux »), explique le CIO. En revanche, il n’y a pas de bitcoin car «nous n’avons pas assez de recul sur ses propriétés décorrélatives” même si la cryptomonnaie a la même caractéristique que l’or, celle d’avoir un «stock défini ».

Jérôme van der Bruggen ne croit toutefois pas à une correction des marchés. Au contraire, il dit : «assez confiant” par rapport aux prix actuels, ce qui explique le choix de la banque de surpondérer les actions dans les portefeuilles.

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Premier argument : « On commence à percevoir certains avantages de l’innovation technologique et de la numérisation. Le marché extrapole ces gains de productivité à d’autres secteurs, comme le secteur médical. Les marges des entreprises augmentent. Deuxième argument : l’anticipation d’un assouplissement monétaire qui devrait aller de pair avec une reprise cyclique. « Les prévisions d’une croissance des bénéfices de 10 % aux États-Unis sont crédibles. Et quand les profits grimpent, c’est bon pour la bourse.», il explique. Tout en ajoutant que la nervosité sur les marchés est avant tout liée à l’incertitude sur les taux d’intérêt. Toute la question est de savoir quand la Réserve fédérale et, dans une certaine mesure, la Banque centrale européenne pourraient réduire leurs taux.

 
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