Vie chère en Outre-mer, où en est-on à Saint-Pierre et Miquelon ?

Vie chère en Outre-mer, où en est-on à Saint-Pierre et Miquelon ?
Vie chère en Outre-mer, où en est-on à Saint-Pierre et Miquelon ?

Depuis le 1er septembre en Martinique, une mobilisation contre la vie chère fait rage. Les problèmes liés aux différences de prix alimentaires entre la France et l’Outre-mer ne sont pas nouveaux. À Saint-Pierre et Miquelon, les prix se sont également envolés ces dernières années.

Combien coûte un paquet d’un kilo de riz de la marque Uncle Bens en France et en Martinique ? Cette question est un des objets du format long »Vivre cher à l’étranger : manque de volonté et de transparence ?», publié le 27 septembre sur le portail d’outre-mer France Info pour illustrer les manifestations contre la vie chère dans le département antillais. En Martinique, les prix alimentaires sont en moyenne 40 % plus élevés qu’en France métropolitaine. ” Selon l’Insee, ces différences de prix ne sont pas nouvelles, tout comme la colère des outre-mer qui réclament plus de transparence sur les prix. En Martinique comme à Saint-Pierre et Miquelon, les territoires le sont. dépendante des importations Et comme dans tous les territoires d’outre-mer, le coût des denrées alimentaires est plus élevé qu’en France.

A Saint-Pierre et Miquelon il est impossible de définir un pourcentage pour évaluer la différence de prix avec la France. Tout simplement parce qu’aucune étude n’a été réalisée à ce jour. Toutefois, une enquête a été lancée en 2022 par l’Insee et l’État sur la comparaison spatiale des prix pour évaluer les écarts entre la France et le territoire. Toujours aucun résultat en 2024. Il y aurait des controverses sur la méthodologie adoptée pour établir les données.

Ce que l’on sait quantifier en revanche, c’est l’évolution des prix sur l’archipel. En 20 ans, l’indice des prix à la consommation à Saint-Pierre et Miquelon a augmenté de 76,2%, par rapport à + 31,7% sur la même période en France.

Le territoire doit ces évolutions de prix plus rapides à une inflation en constante évolution. En 2022, il avait atteint 9,3% alors qu’en France métropolitaine, il était de 5,2 %. En 2023, l’inflation était tombée dans l’archipel à 5%, un taux équivalent à celui du continent qui atteignait alors 4,9%. Ces écarts s’expliquent en partie par les variations des taux de change, notamment entre le dollar canadien (CAD) et l’euro. Il faut savoir que Saint Pierre et Miquelon reçoit chaque semaine des conteneurs en provenance du Canada, contre seulement une fois par mois en provenance de France. Le prix des produits alimentaires au Canada est souvent plus élevé qu’en France et les taxes douanières sont plus élevées.

L’argument souvent avancé pour justifier la hausse des prix dans l’archipel est celui des marges des commerçants. En mars 2022, la Direction interministérielle des politiques publiques et de l’ancrage territorial de la préfecture de Saint-Pierre-et-Miquelon a sollicité le cabinet DME pour réaliser une « étude de répartition des prix et des marges ». Il ressort »qu’il n’est pas juste d’affirmer que les prix à Saint-Pierre et Miquelon sont élevés, notamment par rapport à la France, du seul fait des taux de marge pratiqués dans l’archipel« . En effet, cette étude ne prend pas en compte les données douanières. C’est pourquoi cette année une nouvelle étude partagée entre la Collectivité Territoriale et l’État a été lancée.

Pour établir le prix d’une matière première dans l’archipel, plusieurs paramètres définis par la collectivité locale doivent être pris en compte. Le territoire bénéficie du statut de PTOM (Pays et Territoires d’Outre-mer), il dispose d’une autonomie fiscale, notamment en matière de taxes douanières (explications à retrouver dans cet article).

Il y aurait d’abord le prix du transport. Selon l’un des principaux importateurs de l’archipel contacté, les charges dues au transport des marchandises représentent 20% du prix de vente. Difficile à vérifier, il n’existe actuellement aucune donnée chiffrée officielle sur cet élément.

Les denrées alimentaires en provenance de l’archipel sont également soumises à diverses taxes. Ici il n’y a pas de TVA mais une taxe douanière. Les pourcentages de cette taxe diffèrent d’une catégorie de produits à l’autre et ces taux sont fixés par la Collectivité Territoriale. Tous les produits entrant à Saint-Pierre et Miquelon sont taxés. En France métropolitaine par exemple, les entreprises ne paient la TVA que sur les produits vendus.

Un élément important à prendre en considération est également le plus petit marché de l’archipel. Avec seulement 6 000 habitants, il est difficile de négocier les prix avec les grossistes. Cependant, plus un produit est commandé en grande quantité, plus son prix de départ est bas. Dans l’archipel, les moyens de stockage et le faible nombre de consommateurs ont forcément un impact sur les prix.

La question de l’emploi et des salaires est également centrale. Le taux de chômage à Saint-Pierre et Miquelon est faible. A fin juin 2024, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail dans les catégories A,B,C s’élève à 157 personnes. Le salaire minimum dans l’archipel est le même qu’en France, mais les salaires moyens sur le territoire sont plus élevés, avec notamment une indexation pour les salariés du secteur public. Dans le privé, à poste équivalent, la rémunération sera également plus élevée. Et cela, pour l’employeur, a un coût. Un coût qu’elle répercute forcément sur les prix de ses produits. Deuxième facteur, lorsque les salaires sont plus élevés, le pouvoir d’achat augmente, ce qui fait grimper les prix du côté des entreprises.

Quant aux réponses apportées par l’État à la cherté de la vie, on ne peut manquer d’évoquer le bouclier qualité-prix en vigueur depuis 2012 dans les territoires d’outre-mer. Ce Un dispositif de lutte contre la vie chère garantit le rapport qualité-prix pour une liste de 55 produits de consommation. Mais est-ce suffisant ?

Lors de son discours de politique générale ce 1er octobre, Michel Barnier, nouveau Premier ministre Michel Barnier a annoncé la tenue d’un comité interministériel d’outre-mer (CIOM) début 2025 et a évoqué des mesures visant à lutter contre la cherté de la vie dans les territoires d’outre-mer.

 
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